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Le journal des ressources humaines

Demos et consorts draguent les facs

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.06.2006 | Sylvia Di Pasquale

Les acteurs majeurs de la formation continue cherchent à associer leurs marques aux diplômes des grandes écoles et des universités.

Ce n'est pas une innovation, plutôt une accélération. Les rapprochements entre organismes de formation, écoles et universités pour délivrer des diplômes communs en formation continue s'intensifient. Au programme : des masters universitaires, des mastères spécialisés accrédités par la Conférence des grandes écoles ou des titres homologués par l'Éducation nationale. Pionnière du genre, la Cegos possède quatre partenariats et dix autres en chantier. Chez Demos, trois accords sont signés et une dizaine devraient suivre. Tandis que l'académie Accor Services célèbre une première alliance ce mois-ci.

« Il y a un effet darwinien, observe Jean-Claude Ruano-Borbalan, directeur de l'Institut Demos, qui supervise les partenariats. L'enseignement supérieur évolue et les cadres aussi. Aujourd'hui, les établissements sont conscients de ce que nous pouvons leur apporter ; quant aux seconds, ils ne veulent plus de simples formations, mais de vrais diplômes pour améliorer leur employabilité. » Et Bruno Zefferi, responsable des partenariats à la Cegos, d'abonder : « Il s'agit souvent d'initiatives de cadres à potentiel. Faute d'être augmentés, ils imposent cette alternative à leur DRH. Quitte à la cofinancer. » Pour les établissements, c'est une façon d'attirer de nouveaux clients. Benoît Meyronin, l'enseignant de Grenoble EM qui a créé un MS avec Accor Services, le reconnaît. « Apposer les deux marques sur ce diplôme est légitime : avec les clients amenés par Accor, nous avons la garantie que les enseignements seront de qualité et opérationnels. » Mais les organismes privés ne se contentent pas d'un rôle de figuration dans les cursus. La Cegos exige de coconcevoir tous les diplômes auxquels elle s'associe, tandis que Demos ne rechigne pas à s'allier à des diplômes existants pour les développer. Ainsi, Demos vient de décliner sur Paris le MBA Escem/Sherbrooke.

Il n'en reste pas moins que les plus prestigieuses des formations ne semblent pas pressées de nouer ce type d'alliances. En toute logique, HEC ou l'Essec ont suffisamment de poids pour attirer les clients et les plus prestigieux intervenants sans aide extérieure. Ce qui ne décourage pas Bruno Zefferi qui affirme ne vouloir associer sa marque « qu'à des établissements de haut de classement ». Depuis son arrivée en janvier 2006, il surveille de près certains partenaires historiques comme Dauphine et Reims Management School, mais pas Marne-la-Vallée ni Saint-Quentin-en-Yvelines.

Auteur

  • Sylvia Di Pasquale