Avec Georges Liarokapis à sa tête, la Confédération européenne des cadres (CEC) va faire des économies de traduction. Installé dans l'Hexagone depuis plus de vingt ans, ce quadra parle parfaitement le français et le grec, sa langue maternelle, couramment l'anglais et l'allemand et correctement l'italien et l'espagnol. De quoi faciliter la coordination du nouvel exécutif de la CEC, composé de deux secrétaires généraux adjoints suédois et allemand et d'une trésorière italienne.
Polyglotte, Georges Liarokapis fait un parfait porte-drapeau de l'intégration européenne. En 1984, maîtrise de droit en poche, il repousse son entrée dans le cabinet d'avocat de son père et prend un aller pour Paris. Direction l'ESCP-EAP, filière Paris-Oxford-Berlin. De quoi donner corps à ses rêves de gosse, lui qui voyageait dans sa tête en regardant la carte d'Europe accrochée au mur de sa classe. À 25 ans, il entre chez L'Oréal pour y faire du marketing.
Dix-huit ans plus tard, il y travaille toujours, au poste de conseiller de gestion pour la zone Asie, qu'il cumule avec ses nombreux mandats : délégué syndical central CFE-CGC, secrétaire de l'instance européenne de dialogue social, secrétaire du comité de groupe… « En dix ans, mon syndicat est passé de la quatrième à la première place », s'enorgueillit l'intéressé, moins disert pour parler du nombre de ses adhérents. « C'est un rassembleur, un homme à l'écoute, qui défend parfaitement les cadres sans être catégoriel », commente son homologue de la CGT-FO. « Il est très conciliant, ne conteste en rien la gestion de bon père de famille de la direction », relativise le leader cédétiste. Preuve de ses bonnes relations avec le sommet de la multinationale, le président de L'Oréal, Lindsay Owen-Jones, lui a écrit pour le féliciter de sa nomination.
Sauf qu'à la Confédération européenne des cadres tout reste à construire. Reconnue partenaire sociale au niveau européen, au même titre que la CES, depuis 1992, l'organisation n'a jamais pesé dans les négociations ni apposé sa signature au bas du moindre accord. Pas même sur les derniers textes portant sur le stress ou le télétravail, des sujets pour les cadres. Avec 18 organisations nationales membres, pas toutes représentatives, la CEC peine aussi à élargir sa base, revendiquant avec optimisme 1,5 million d'adhérents. Autant dire que si Georges Liarokapis veut imprimer davantage sa marque que ses deux prédécesseurs, le Français Henri Bordes-Pagès et l'Italien Maurizio Angelo, il va devoir trimer.
Président de la Confédération européenne des cadres, 43 ans.
1984
Maîtrise de droit à Athènes.
1984-1987
Études à l'ESCP.
1987
Entre chez L'Oréal.
1998
Délégué syndical central CFE-CGC.
2003
Secrétaire du comité central.