La mobilisation contre les stages abusifs dans les entreprises prend une autre dimension. En marge des manifestations de rue, le collectif Génération précaire s'est rapproché de deux organisations allemandes ; Fairwork et DGB-Jugend, la branche jeunes de la confédération de syndicats, pour créer Generation P (Prekar/précaire). Ce collectif entend profiter de la construction de l'Europe de l'enseignement supérieur pour faire pression sur les parlementaires européens et les pousser à s'accorder sur une définition commune du stage. « En Belgique, un stagiaire est un travailleur ; en Allemagne, non », explique Sylvestre, l'un des membres de Génération P.

À l'automne, avec la publication d'une étude de la DGB sur les stagiaires, Generation P proposera des solutions (rémunération des stages, limitation de leur durée…) pour modifier les législations européennes. En France, le collectif, auditionné pour la rédaction de la charte des stages en entreprises – signée le 26 avril par les ministres Gérard Larcher et François Goulard et issue d'une concertation avec les partenaires sociaux –, estime que cette dernière est « pleine de bonnes intentions mais ne résout rien ». Il préfère tabler aussi sur l'évolution de la jurisprudence et appuie notamment six dossiers portés devant les prud'hommes pour être requalifiés en CDI.