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Le temps partiel attaqué aux Pays-Bas

Actu | Ailleurs | publié le : 01.06.2006 | Sabine Cessou

Pour financer les retraites, le plein-temps va être encouragé.

Au moins un jour par semaine, Bart Vresin, restaurateur à Amsterdam, éteint ses fourneaux pour se consacrer à ses enfants. Il fait partie des 22 % d'hommes travaillant à temps partiel aux Pays-Bas, contre 5 % en France et 6 % en Europe. « Ce n'est pas la peine d'avoir des enfants si on les confie à d'autres », estime-t-il. Aux Pays-Bas, le temps partiel représente 46 % de l'emploi total, contre 17 % en France et 18 % en Europe. Mais, face au vieillissement de la population, les pouvoirs publics tentent de promouvoir le temps complet afin d'engranger davantage de cotisations retraite. Un projet de loi entend faciliter le travail des mères de famille en obligeant les écoles à mettre en place des garderies après les heures de classe.

Mais reste à savoir si les Néerlandais renonceront à ce qui constitue l'un des piliers du modèle social batave. « L'élément culturel s'avère déterminant, explique Paul de Beer, un économiste de l'université d'Amsterdam. La place de la famille et l'importance accordée à l'éducation des enfants ont joué en faveur du temps partiel, au moins autant que la flexibilité recherchée par les employeurs. »

Des horaires souples et des semaines courtes (entre douze et trente-quatre heures) ont accompagné l'arrivée tardive des Néerlandaises sur le marché du travail, dans les années 80, dans un pays qui se distinguait alors par une très faible présence des femmes. Aujourd'hui, 58 % d'entre elles sont actives, les trois quarts à temps partiel. « Un choix parfaitement assumé, même pour celles qui ont des ambitions professionnelles », assure Wil Portegijs, auteur d'un rapport sur les mères et le travail publié en mars. Autant dire que le réveil risque d'être un peu brutal.

Auteur

  • Sabine Cessou