Merci Villepin ! Grâce au CPE mort-né, le leader cédétiste s'apprête à vivre un congrès confédéral moins agité que prévu, du 12 au 16 juin, à Grenoble. En s'affichant dans la rue pendant plusieurs semaines, au printemps, aux côtés de Bernard Thibault et des meneurs étudiants, François Chérèque a su « gauchir » son discours, et son image, au moment idéal. Bien joué de la part de celui qui, il y a trois ans, a été chahuté lors de la réforme Fillon des retraites, puis hué par les intermittents du spectacle et les « recalculés » de l'Unedic.

Conforté par le retrait du CPE, le secrétaire général de la CFDT coupe donc l'herbe sous le pied à ceux qui auraient pu dénoncer son manque de pugnacité. Des opposants qui, aujourd'hui, ne pèsent plus lourd, après le départ des derniers irréductibles des Banques ou du Transport dans la foulée de la loi Fillon.

Résultat, la promesse faite, il y a quatre ans, par François Chérèque d'atteindre le 1,2 million d'adhérents est restée un vœu pieux, la centrale ayant, bien au contraire, perdu des effectifs.

À Grenoble, la CFDT va donc s'efforcer de tirer les leçons des quatre dernières années et d'avancer dans la construction d'un nouveau projet. Objectif : offrir des « garanties nouvelles » dans une « société en mutation », pour reprendre le titre du projet de résolution. Le congrès sera aussi l'occasion pour François Chérèque de constituer une équipe à sa main. Avec les départs de Rémi Jouan et de Jean-Marie Toulisse de la commission exécutive, la page Notat se tourne définitivement. Ils seront remplacés par Jean-Louis Malys, le numéro un de la Lorraine, et deux techniciennes, Laurence Laigo, ex-secrétaire confédérale venue de l'Unsa, et Anousheh Karvar, issue de la CFDT Cadres.