logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des ressources humaines

Le textile parie sur la GPEC

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.05.2006 | Cédric Morin

Sinistré par la concurrence asiatique, le secteur du textile dans l'Ouest rebondit sur le marché du luxe. Il s'appuie sur un programme de GPEC et un accord pilote sur la formation pour accompagner sa mutation.

Chaque année, les TPE du secteur du textile et de l'habillement perdent 20 % de leurs clients au profit de la concurrence asiatique. Pour sauvegarder leur activité, la plupart ont réorienté leur production vers le luxe depuis une dizaine d'années. « Mais ce marché exige une plus grande réactivité et une polyvalence difficiles à mettre en œuvre dans des TPE qui n'ont pas de service RH et qui produisaient il y a encore peu de temps sur un modèle taylorien », souligne Laurent Vandenhor, secrétaire général du Forthac Ouest Atlantique.

Pour accompagner et renforcer leur reconversion, l'Opca de la branche textile et habillement a mis en place entre 2004 et 2005 un programme de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Vingt entreprises y ont participé dans les bassins d'emploi de Nantes, Cholet et Laval. Trois ateliers étaient proposés : le premier visait à l'échange de bonnes pratiques entre entrepreneurs, le deuxième à identifier les métiers-clés de l'entreprise et le troisième à cerner les besoins en recrutement et en formation. « C'était un préalable indispensable pour mettre en place des plans de formation plus équilibrés. Jusque-là, 80 % des budgets étaient consacrés aux métiers historiques du secteur (découpe, graduation et patronage) et ne concernaient qu'une minorité de salariés », explique Julien Rochard, responsable formation du Forthac. Chez Albéa, une entreprise sarthoise de 70 salariés qui travaille pour Céline et Hermès, la présidente, Béatrice Colombier, a participé aux trois ateliers, animés par les cabinets de consultants Adaptus pour la formation et Boscop pour la GPEC. « Cela m'a permis de me former à la gestion prévisionnelle des emplois, de préparer un plan de formation adapté à nos besoins et de repérer les postes-clés de l'entreprise », explique Béatrice Colombier.

Depuis janvier dernier, Albéa a embauché en contrat de professionnalisation trois mécaniciens et une chef d'équipe. Des modules communs sont prévus avec les bénéficiaires des périodes de professionnalisation. Trente-cinq opératrices vont en effet se former aux techniques de fabrication et de repassage des vêtements de luxe. Cette expérience préfigure les actions que pourrait mener le Forthac dans le cadre de l'accord-cadre national pilote pour la formation et l'emploi des salariés signé le 16 janvier dernier avec l'État et les partenaires sociaux.

Auteur

  • Cédric Morin