La réforme des retraites de 2003 est décidément bien loin d'avoir permis aux différents régimes de boucler leur financement à l'horizon 2020 et a fortiori en 2050. Fondée sur un allongement progressif des durées de cotisation à quarante-deux ans, la réforme ne devrait en effet avoir, selon le troisième rapport du Conseil d'orientation des retraites remis le 30 mars au Premier ministre, qu'un impact limité, voire négatif, sur le report des âges effectifs de départ à la retraite. En vertu du scénario de base retenu par le COR, notamment fondé sur un taux de chômage à 4,5 % dès 2015 et des gains de productivité du travail équivalents à 1,8 % par an, les fonctionnaires ne retarderaient leur départ que d'un an et demi en moyenne. De leur côté, les salariés du privé l'anticiperaient même de deux mois et demi en moyenne sous l'effet notamment de l'assouplissement des règles de décote institué par la réforme en cas de départ anticipé. Résultat, en dépit d'un surcroît de population active de 400 000 personnes, les besoins de financement du régime général des salariés s'établiraient encore à 4,3 milliards d'euros en 2020 et surtout à 52,1 milliards d'euros en 2050 tandis que les pensions des agents de l'État seraient encore en déficit de 17,1 milliards d'euros en 2020 et de 40,3 en 2050 (voir graphique).

Contrebalançant ces projections pessimistes, les rapporteurs du COR insistent aussi sur le fait que « les décalages de cessation d'activité seront supérieurs à ceux dus à la seule réforme en raison des entrées plus tardives dans la vie active, mais aussi des mesures prises en faveur de l'emploi des seniors ». Reste maintenant à mettre enfin sur les rails le fameux plan d'action sur l'emploi des seniors…