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Idées

Naître sous une bonne étoile ou pas

Idées | Livres | publié le : 01.05.2006 |

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Naître sous une bonne étoile ou pas

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Les Clés du destin. École, amour, carrière, Jean-François Amadieu. Éditions Odile Jacob. 328 pages, 21, 90 euros.

Chiffres à l'appui, Jean-François Amadieu fait une implacable démonstration : même dans notre société, qui promeut l'égalité des chances, le destin des individus est étroitement lié à des caractéristiques socio-économiques. Le sociologue dresse ainsi l'état des lieux des déterminismes et des discriminations qui influent sur les trajectoires.

Le premier facteur d'inégalité, en France, est le lieu d'habitation de la mère. Profession des parents, importance de la fratrie, niveau de vie du ménage, stabilité du couple : dès le premier âge, un éventail de facteurs façonne le destin des 760 000 Français qui naissent chaque année. L'école constitue une étape cruciale dans l'aiguillage des destinées. Au sommet de la pyramide, l'accès aux grandes écoles représente l'ultime filtre social. L'auteur rappelle que les écoles d'ingénieurs pèsent 3,7 % du total des étudiants de l'enseignement supérieur, contre 14 % il y a un siècle.

Lorsque le moment arrive de se frotter au monde du travail, l'héritage socioéconomique continue de décider des portes qui vont s'ouvrir ou se fermer. L'apparence physique reste un facteur puissant de discrimination, elle devient véritablement stigmatisante pour les Blacks, les Blancs, les beurs, mais aussi pour les handicapés, où l'on compte près de 50 % de chômeurs de longue durée ! Amadieu constate que l'appartenance au sexe féminin continue de pénaliser la carrière.

Cette pression persistante sur nos existences serait sans doute plus supportable si l'ascenseur social n'était pas tombé en panne. Depuis les années 60, la structure sociale a cessé de se développer vers le haut. Non seulement les dés du succès ou de l'échec sont pipés, mais les chances de pouvoir inverser une situation compromise se raréfient.