Un grand merci aux actionnaires de Vallourec ! Sans eux, jamais Denis Gautier-Sauvagnac, 62 ans, n'aurait pu prétendre à la présidence de l'Union des industries et métiers de la métallurgie. Car, contrairement à son prédécesseur, Daniel Dewavrin, ancien patron de Faurecia, « DGS » n'a jamais dirigé une entreprise de la métallurgie. Son salut ? Son siège d'administrateur du leader mondial des tubes sans soudure en acier… Un trou dans son CV qui en fait ricaner certains au Medef. « Il satisfait une frustration personnelle. Mais ça ne lui enlève pas cette image d'apparatchik patronal », dit de lui un membre du conseil exécutif du Medef. À l'UIMM, on ne lui en tient visiblement pas rigueur. C'est par « acclamation » que l'ancien délégué général – il cumule désormais les deux fonctions – a été élu le 16 mars à la tête de l'organisation. Après tout, François Ceyrac, l'un de ses glorieux prédécesseurs, avait bien fait toute sa carrière à l'UIMM…

Fils de banquier, passé par Sciences po Paris et l'ENA, Denis Gautier-Sauvagnac n'a pas tâté que de la haute administration. Succédant au père du juge Van Ruymbecke, il a par exemple dirigé, de 1981 à 1985, l'Union laitière normande qui, avec ses 7 200 salariés, écoulait chaque année pour 1,7 milliards d'euros de beurre, lait et camembert. « Dans mon bureau de Condé-sur-Vire, j'ai appris ce qu'étaient un bilan, un compte d'exploitation et des salariés à payer tous les mois », explique-t-il. Entre 1990 et 1993, après deux ans passés au ministère de l'Agriculture comme directeur de cabinet de François Guillaume, il prend les rênes de la filiale française de la banque Kleinwort Benson. Puis pose ses valises à l'UIMM, comme délégué général.

Au Medef, pas sûr que l'intronisation de DGS soit une bonne nouvelle. Élue sans les voix de la métallurgie, qui lui préféraient Hugues-Arnaud Mayer et Yvon Jacob, Laurence Parisot va devoir composer avec ce nouvel homme fort, dont l'organisation pèse 23 % de ses cotisations. Le CPE en a fourni une première illustration, avec une présidente marquée à la culotte par l'UIMM, qui portait un regard plus positif qu'elle sur le projet. Des bisbilles balayées d'un revers de main par l'intéressé. « Il n'y a pas de divergences de fond entre nous. Nous apportons un concours parfaitement loyal à l'action du Medef », assure-t-il. Dans l'entourage de Laurence Parisot, on en doute : « DGS n'a plus les mains libres sur le social comme du temps de Seillière. Et il ne le supporte pas, car il est persuadé d'être plus compétent que Parisot. » Au patronat, la guerre des chefs n'est visiblement pas terminée.

Président délégué général de l'UIMM.

NAISSANCE

Le 28 mai 1943.

1981

DG de l'Union laitière normande.

1986

Directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture.

1994

Délégué général de l'UIMM.

1996

Vice-président délégué général de l'UIMM.