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Au boulot, les inaptes !

Actu | Ailleurs | publié le : 01.03.2006 | Léa Delpont

Seulement 20 % des Britanniques dispensés de travailler sont vraiment en incapacité de le faire.

Au travail ! », Back to work !, titrait le quotidien britannique The Times après l'annonce par le ministre du Travail d'une réforme des indemnités d'invalidité, une allocation coûtant 12,50 milliards de livres (17,50 milliards d'euros) dont bénéficient 2,7 millions de personnes malades, blessées ou handicapées. C'est trois fois plus que le nombre de demandeurs d'emploi. John Hutton a donc décidé de renvoyer sur le marché du travail 1 million d'entre elles afin d'économiser 7 milliards de livres (10,24 milliards d'euros) par an.

Même si la fraude n'excède pas 10 %, seulement 20 % des « dispensés » sont réellement en incapacité de travailler. Faute de contrôle, 32 % touchent leurs indemnités à vie et ont plus de chance d'arriver à l'âge de la retraite ou de mourir que de reprendre un jour le chemin du bureau. Les « inaptes » devront se soumettre à des examens de santé réguliers et montrer leur bonne volonté de chercher un emploi, adapté si nécessaire, faute de quoi ils verront leur pension (56,20 livres, 82,24 euros par semaine) baisser. À l'entrée, les tests médicaux seront plus sélectifs et orientés sur « les capacités d'une personne plutôt que sur son pourcentage de handicap ». Cette déclaration a valu à John Hutton une comparaison flatteuse avec JFK exhortant les jeunes Américains à rallier le service militaire : la vraie question, dans les deux cas, n'est pas « que ne pouvez-vous pas faire, mais que pouvez-vous faire ? ». Cependant, la réforme pourrait avoir un effet pervers : faire remonter les chiffres du chômage, exceptionnellement bas au Royaume-Uni. Beaucoup de bénéficiaires de l'allocation d'incapacité pourraient aller pointer au chômage…

Auteur

  • Léa Delpont