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CONSEIL ET INFORMATIQUE RH

Les stock-options fidélisent-elles les cadres ?

CONSEIL ET INFORMATIQUE RH | publié le : 01.12.1999 | J.-P. D.

Francis Bacon

Président de l'Association des salariés actionnaires du groupe Bull (ASGB) et vice-président de la Fédération française des associations d'actionnaires salariés et anciens salariés (FAS).

« Contrairement aux idées reçues, les stock-options (bons de souscription qui permettent aux salariés d'acheter des actions dans des conditions avantageuses, NDLR) ne sont pas réservées en France aux seuls dirigeants. Le conseil d'administration et l'assemblée générale des actionnaires peuvent très bien décider d'étendre cet avantage à un nombre plus ou moins grand de salariés. Cette « démocratisation » – courante dans les entreprises high-tech – transforme les options en complément de salaire et constitue un facteur de fidélisation. Du moins en théorie. Car, en pratique, une fois passé le délai de cinq ans qui permet d'éviter les charges sociales, rien n'empêche le cadre de partir. Du coup, certaines sociétés étalent la distribution de leurs stock-options dans le temps. Par exemple, en recevant ses options sur trois ans, le cadre sera incité à rester non pas cinq mais huit ans dans l'entreprise. D'autres prévoient des clauses de restriction, comme l'impossibilité de lever ses stock-options après avoir quitté l'entreprise. »

Jean-Marc Révéreau

P-DG du cabinet expert en rémunération Groupe JMR Consulting SA.

« Pour que les stock-options jouent pleinement leur rôle fidélisateur, il faut que le cours de l'action de l'entreprise double au moins en cinq ans. Du coup, les sociétés qui ne bénéficient pas d'une telle croissance compensent en octroyant un rabais d'acquisition qui peut aller jusqu'à 20 %.

Mais, au-delà de 5 % de rabais, les stock-options sont considérées comme des primes et donc soumises à des charges patronales et salariales. Une taxation que le cadre ne va guère apprécier de payer, une fois ses options levées… Autre danger : certaines start-up octroient des stock-options pour contrebalancer les faibles niveaux de rémunération qu'elles proposent, alors qu'elles ne sont pas encore cotées. Si, au final, leurs actions n'atteignent pas la valeur espérée ou, pis, si leur entrée en Bourse est retardée, elles risquent de devoir dire adieu à leurs cadres. »

Auteur

  • J.-P. D.