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Tableau de bord

Tableau de bord

Tableau de bord | publié le : 01.02.2006 | Pierre-David Labani

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Évolution de 1994 à 2005 du smic, du SMPT et du SHBO réels (moyennes annuelles, en %)

Crédit photo Pierre-David Labani

ZOOM La hausse du smic pénalise l'emploi non qualifié

Selon un prérapport de la Direction des relations du travail (DRT) qui a fait grand bruit chez les syndicats, la hausse du smic a un effet négatif sur l'emploi des jeunes et des moins qualifiés. Entre 1994 et 2004, l'augmentation du smic horaire en termes réels a été nettement plus soutenue (+ 3,2 % en moyenne) que celle du salaire moyen par tête (SMPT), qui a atteint 2 % en moyenne, d'après les chiffres du Conseil d'orientation pour l'emploi.

Indexé sur l'évolution du salaire horaire de base ouvrier (SHBO), le smic a bénéficié de « coups de pouce » des pouvoirs publics en 1995 et 1997. Il a ensuite assez fortement augmenté lors de la mise en place de la RTT, les 35 heures poussant mécaniquement le SHBO à la hausse. Enfin, le smic a connu une forte hausse entre 2003 et 2005 liée à la convergence des smics issus des 35 heures. Ce processus achevé, les modalités d'indexation du smic qui prévalaient avant 2002 doivent en principe être rétablies en 2006. Dans ce contexte, le rapport estime qu'une hausse de 1 % du pouvoir d'achat du smic détruirait 4 000 à 20 000 emplois non qualifiés à moyen terme. La hausse du coût du travail engendrée inciterait en effet les entreprises à recourir à des machines ou à substituer des travailleurs qualifiés aux travailleurs peu qualifiés.

L'autre effet d'une hausse du smic plus élevée que le salaire moyen est un écrasement de la hiérarchie salariale qui conduit à une forte augmentation de la proportion de smicards : elle a atteint 15,5 % en 2004, un niveau historique. Enfin, elle diminuerait l'envie des salariés de se former, car leur gain de salaire ne serait pas suffisamment élevé.

DRT, prérapport sur le smic.

Évolution de 1994 à 2005 du smic, du SMPT et du SHBO réels (moyennes annuelles, en %)
Hausse sensible du nombre de retraités en 2004

En 2004, 13,4 millions de personnes bénéficiaient d'une pension de retraite en France, y compris celles touchant une pension de réversion. Un nombre de retraités qui s'est accru sensiblement par rapport à l'année précédente (+ 1,5 %) du fait du succès des dispositifs de départ anticipé avant 60 ans pour ceux ayant eu une carrière longue. Au total, 154 000 personnes ont utilisé cette opportunité en 2004. À la seule Cnav, le nombre de personnes ayant liquidé leur retraite a grimpé de 28 % en un an alors qu'il n'avait progressé que de 1,4 % entre 2002 et 2003. Et les 109 382 départs anticipés enregistrés en 2004 représentent 85 % de l'augmentation du nombre de liquidants. Une situation qui n'a concerné en 2004 que les caisses de retraite du secteur privé, les dispositifs de départ anticipé pour les régimes publics n'étant entrés en vigueur qu'en 2005.

Drees, Études et résultats, n° 454.

Nombre de retraités en France (en millions)
Le CNE au banc d'essai

Le CNE est-il un succès ? Il est trop tôt pour l'affirmer, d'autant que les statistiques disponibles ne donnent qu'un éclairage partiel. Les données collectées par l'Acoss ne sont en effet que des intentions d'embauche : 246 900 entre septembre et décembre 2005, soit 10,9 % du total des intentions d'embauche sur la période. L'effet potentiel de substitution du CNE aux CDD et CDI n'est pas non plus pour le moment connu. Dans une enquête menée fin 2005 par Fiducial auprès de 300 chefs d'entreprise ayant recruté en CNE, 71 % déclarent qu'ils auraient de toute façon embauché avec ou sans ce nouveau contrat. L'effet emploi du CNE reste donc lié à l'activité économique, mais il faciliterait néanmoins les embauches, notamment des plus précaires : un peu plus d'un tiers des recrutés en CNE étaient soit au chômage, soit au RMI.

Acoss, janvier 2006.

Estimation des intentions d'embauche en CNE

Auteur

  • Pierre-David Labani