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Idées

Huis clos sur la souffrance des salariés

Idées | Culture | publié le : 01.02.2006 | S. F.

Inspirés par le livre de Christophe Dejours Souffrance en France, Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil filment des salariés brisés par le travail.

Ils sont quatre à se raconter dans la lumière crue d'un cabinet de consultation. Pas d'esthétisme, pas d'effets. Chacun livre son histoire face à un médecin spécialisé dans la souffrance au travail, à Garches, Nanterre et Créteil. Impossible d'échapper aux visages qui narrent mieux que les mots la douleur, de ne pas voir les regards qui cherchent à comprendre pourquoi ils en sont là, eux qui ne pensaient jamais se mettre dans des états pareils à cause du boulot. Mais cadre, responsable de magasin, ouvrière, aide-soignante (chacun avec ses insomnies et ses lombalgies) en viennent à décrire un même parcours. Ils étaient reconnus, aimaient leur travail puis, brutalement, ont été rejetés par une organisation lancée dans une course folle à la rentabilité. Madame Alaoui a vu les cadences s'accélérer et les effectifs fondre sur sa chaîne de montage. Elle est devenue « une machine » et, chez elle, tout doit aller vite. Durant des années, un cadre a encaissé les objectifs toujours plus élevés avant de « péter les plombs ». Pour ne pas rester sur l'émotion et donner quelques clés, les réalisateurs concluent par un débat entre les praticiens et le psychanalyste Christophe De jours. Avec ce constat : s'il n'y a pas plus de souffrance qu'avant, les salariés sont de plus en plus seuls et désormais incapables de construire des défenses collectives.

Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés, de Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil. Sortie le 8 février.

Auteur

  • S. F.