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Avalanche de grèves en Chine

Actu | Ailleurs | publié le : 01.02.2006 | Joris Zylberman

Les autorités chinoises craignent une coordination des conflits.

Evénement à Pékin : le quotidien Beijing News a débrayé une semaine en janvier contre le renvoi du directeur de la rédaction et de ses adjoints, jugés trop impertinents. Depuis deux ans, les conflits sociaux se multiplient en Chine. Le China Labour Watch, organisation dissidente basée à Hongkong, en a dénombré 57 000 en 2004. Et 2005 a vu la tendance s'amplifier. En novembre, à Shenzhen, 3 000 ouvrières d'une fabrique italienne de canapés ont occupé leur usine car une dizaine d'entre elles qui s'étaient plaintes à la direction de la baisse des salaires avaient été licenciées et molestées lorsqu'elles avaient voulu reprendre leur poste. La police a dû intervenir, avec boucliers et gaz lacrymogène.

Au milieu des années 90, les conflits avaient lieu surtout dans les entreprises d'État en restructuration. Aujourd'hui, ils touchent le secteur privé et les usines de la côte où se trouvent les sous-traitants des multinationales étrangères, principaux employeurs des 150 millions de travailleurs migrants des campagnes.

Horaires à rallonge, mauvaises conditions de travail, salaire moyen de 50 euros par mois – souvent impayé –, interdiction des syndicats… Le fameux sweatshop system, dénoncé par les ONG, a contraint des entreprises comme Nike à mener des audits. Ce qui a donné l'occasion aux ouvriers de découvrir le droit du travail. Au rythme d'une grève par semaine, les autorités craignent un mouvement à la Solidarnösc. Du coup, pour le nouvel an chinois, le Parti a promis d'aider les ouvriers à récupérer leurs arriérés de salaires. Avec un ticket de train pour revenir dans leur famille.

Auteur

  • Joris Zylberman