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Idées

Patronat et syndicats aux prises avec la réforme

Idées | Bloc-Notes | publié le : 01.01.2006 | Bernard Brunhes

Unedic Round

L'Unedic Round 2005-2006 aura été laborieux. La dramaturgie était au point et on a retrouvé tous les ingrédients de la tragi-comédie habituelle. L'endettement de l'organisme a atteint des sommets qu'il s'apprête à dépasser. La crise des intermittents du spectacle continue à polluer les débats. CGPME et Medef ont abordé la négociation avec des positions assez nettement différentes. Entre une CGT aux prises avec ses débats internes avant le congrès du printemps, une CFDT encore traumatisée par les conséquences de ses positions sur les retraites et FO qui veut reprendre une place dans le jeu, l'ambiance n'est pas au réformisme tranquille.

Depuis vingt ans, chaque négociation sur l'Unedic a abouti à des mesures de compromis acquises de haute lutte dans lesquelles l'État a toujours joué un rôle discret mais décisif. La seule innovation de taille a été le Pare, première étape d'un futur programme back to work à la française. Pour le reste, on a mis d'épaisses Rustine. De là un système complexe où, entre les différents types de revenus et entre les différents distributeurs, de l'Unedic aux conseils généraux chargés du RMI, il est difficile de s'y retrouver.

Les partenaires sociaux tiennent à conserver la maîtrise, même relative, de l'indemnisation du chômage, mais l'État et les départements partagent en réalité le fardeau : quand on réduit la durée d'indemnisation par l'Unedic, ceux-ci prennent le relais. Le moment viendra-t-il où État, départements et partenaires sociaux se réuniront pour, enfin, trouver les formes définitives de l'indemnisation du chômage ?

Présidentielle : lutte d'ambitions ou enjeu du plein-emploi ?

Certes, on doit se contenter avec l'Unedic de traiter les effets et non la cause : tant que le chômage aura cette ampleur, l'indemnisation ne sera jamais à la hauteur des besoins. On attend aussi le moment où un gouvernement s'engagera dans un grand débat entre toutes les parties prenantes sur le thème : nous ne décrochons pas depuis vingt ans des 10 % de chômage, mettons tout sur la table. On peut facilement commencer l'exercice demain, tant il y a de rapports et d'études qui donnent des réponses souvent convergentes. Faut-il attendre le début du prochain mandat présidentiel ou peut-on s'y mettre tout de suite pour que la campagne électorale soit moins un choc d'ambitions qu'un débat sur le sujet qui concerne le plus nos concitoyens ?

35 heures : dernières nouvelles du front

Bonne nouvelle : Laurence Parisot prend sur la durée du travail une position on ne peut plus raisonnable. À l'entendre, en réaction aux propositions du groupe Bosch sur le retour aux 40 heures dans ses usines, elle met au rancart le discours trop simpliste et provocateur d'une partie du patronat sur l'abrogation des 35 heures. Elle demande de la souplesse : elle a évidemment raison ; c'est bien de cela que les entreprises ont besoin ; les salariés aussi. L'excès de rigidités dans nos relations sociales, s'il tient au Code du travail, est surtout dû aux comportements des acteurs de tous bords pour qui tabous, vaches sacrées et discordes idéologiques tiennent lieu de bases de négociation. Merci à la présidente du Medef, comme aux syndicalistes adeptes d'un pragmatisme innovateur.

Auteur

  • Bernard Brunhes