Avec un taux de fréquence de 30 et un taux de gravité de 2, Sogea Construction fait deux fois mieux que la moyenne du bâtiment en matière d'accidents du travail. Mais la filiale de BTP du groupe Vinci ne peut se satisfaire de ces chiffres abstraits qui, sur les chantiers, correspondent à 340 personnes accidentées avec arrêt par an. « On a beaucoup travaillé sur la technique et sur l'organisation du travail. On doit maintenant agir sur les comportements et la culture de prévention », explique Michel Souvré, du service de prévention.

Sans données fiables et à jour, difficile d'activer les bons leviers. C'est ce qui a décidé l'entreprise à se rapprocher de l'éditeur Geac pour développer un nouvel outil informatique, aujourd'hui commercialisé. Baptisé Anael AT, ce logiciel, en cours de déploiement chez Sogea, va faciliter la gestion administrative des accidents du travail (enregistrement, rédaction et édition des formulaires de déclaration, suivi du contentieux, etc.).

Mais il doit aussi permettre l'analyse fine des accidents survenus. Lieu, âge et qualification du salarié, mode d'exposition, type de matériel utilisé… Autant d'éléments qui vont alimenter une base de données elle-même connectée à un logiciel d'évaluation des risques, Sogeval, développé en interne. « On va pouvoir éditer des indicateurs. C'est indispensable pour voir clairement où on a le plus d'accidents, sur quels types de postes, avec quel matériel », explique Michel Souvré. De quoi permettre, ensuite, d'agir en amont pour limiter les risques et prévenir les accidents.

Sogea compte aussi utiliser un autre logiciel de Geac, Anael RH, pour gérer les formations à la sécurité et la délivrance des habilitations et autres autorisations de conduite. Des tâches administratives sans grande valeur ajoutée, mais d'autant plus chronophages que Sogea s'en charge aussi pour son personnel intérimaire. Entre les aptitudes médicales à renouveler tous les ans, les formations à la conduite d'engin ou les recyclages à effectuer tous les cinq ou dix ans, difficile de rester à jour ! « On va dorénavant disposer d'un système d'alerte pour nous rappeler que tel salarié doit, par exemple, passer sa visite médicale le mois prochain », se félicite Michel Souvré. Le chantier suivant ? La gestion des équipements de sécurité.