Pourquoi l'intersyndicale réunissant cinq organisations syndicales bataille-t-elle pour obtenir un accord sur la formation et la création d'un Opca de branche ?
Paradoxalement, la branche des organismes de formation, qui représente environ 57 000 salariés en équivalent temps plein, est l'une des rares à ne pas avoir signé d'accord, plus d'un an après la réforme. Un accord nous permettrait par exemple de mettre en place des contrats et des périodes de professionnalisation, un DIF transférable adapté à nos salariés. Actuellement, les employeurs du secteur cotisent à plusieurs Opca interprofessionnels (Agefos PME et Ipco-Opcareg, notamment). La création d'un Opca de branche se traduirait par une mutualisation des fonds plus avantageuse pour nos salariés; la mise en place de la Commission paritaire nationale de l'emploi et de la formation et d'un observatoire des métiers nous aiderait à mieux faire vivre le paritarisme en participant à la définition des priorités en matière de formation.
La Fédération de la formation professionnelle (FFP) estime que les salariés de la branche sont déjà mieux formés que la moyenne (avec 2,5 % de la masse salariale consacrés à la formation) et qu'un accord serait inutile. Où en sont les négociations aujourd'hui ?
Au point mort. La FFP donne une mauvaise image du secteur en refusant d'impulser une politique de formation cohérente chez ses adhérents. L'intersyndicale a demandé à être reçue par la présidence de la FFP et le ministre de tutelle, Gérard Larcher. Plus globalement, sur de nombreux sujets, la FFP, qui représente des employeurs aux intérêts parfois antagoniques, refuse de négocier.
À tel point que nous nous interrogeons sur sa représentativité. Cette attitude constante a amené le ministère du Travail à classer la branche dans celles où le déroulement de la négociation sur la revalorisation des salaires et des classifications fait l'objet d'une surveillance particulière.
Propos recueillis par Sarah Delattre
* La FEP CFDT, le Snepat FO, le SNEPL CFTC, le SNFP CFE-CGC et le SNPEFP CGT.
