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Vie des entreprises

L'entreprise veut des candidats qui ont la niaque

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.09.2005 | Valentine Lewkowitz

Quelles sont les compétences recherchées chez les jeunes diplômés ?

Il y a dix ans déjà, nous avions réalisé une enquête sur les compétences attendues par les recruteurs. Cette année, nous l'avons rééditée en croisant les regards de responsables du recrutement, de cadres opérationnels et de jeunes diplômés. Hormis les qualités techniques validées par l'obtention du diplôme, l'entreprise attend toujours des futures recrues une aptitude à la communication, à l'écoute, à la prise de responsabilité et de risques et, enfin, une capacité d'adaptation à la complexité des situations.

Qu'est-ce qui fait la différence entre deux candidats ?

Pour les recruteurs, c'est une authentique envie de bosser. Ils veulent des candidats qui ont la niaque. Le reproche implicite qu'ils adressent aux jeunes, à 75 %, est de ne pas s'investir autant que leurs aînés. Paradoxalement, nos diplômés ne se perçoivent pas comme non investis. Ils n'ont aucun doute sur le fait que leur identité professionnelle est constituée par leur métier et qu'ils peuvent concilier vies privée et professionnelle.

Sur quoi s'appuient ces responsables pour étayer ce désinvestissement ?

La plupart véhiculent un discours ambiant : « c'est l'esprit 35 heures » ou « les jeunes sont comme ça », mais ils n'ont pas d'exemple concret à fournir. Autre paradoxe, les entreprises souhaitent des jeunes diplômés humbles mais pas trop quand même.

En clair, ils leur reprochent de ne pas suffisamment créer leur réseau et de ne pas assez faire connaître leurs performances. Nous allons donc continuer à sensibiliser nos étudiants aux attentes de l'entreprise sans pour autant modifier leurs valeurs.

Quelles autres différences avez-vous notées ?

Étonnamment, nos diplômées se déclarent aussi satisfaites que leurs homologues masculins de leur emploi et de leur salaire alors que nous notons une différence qui va jusqu'à 5 000 euros annuels en faveur des hommes. Comme si elles avaient intégré qu'il était normal de gagner moins. Or elles ont une carte à jouer. Car même si les entreprises se défendent de pratiquer la discrimination positive, elles ont plutôt tendance à leur dérouler le tapis rouge.

S.F.

Auteur

  • Valentine Lewkowitz