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Les nouveaux acteurs du marché de l'emploi

Dossier | publié le : 01.06.2005 | Sarah Delattre , Anne-Cécile Geoffroy , Cédric Morin , Jérôme Rasetti , Thomas Schnee

C'est une petite révolution que connaît le marché de l'emploi La fin du monopole de l'ANPE, officialisée par la loi de cohésion sociale échafaudée par Jean-Louis Borloo, va inévitablement rebattre les cartes. Car ce texte favorise l'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché du placement des demandeurs d'emploi et oblige les uns et les autres à se positionner clairement. Aux côtés de l'ANPE et des cabinets de recrutement, les entreprises de travail temporaire (ETT) entendent bien se faire une place au soleil, ravies de pouvoir sortir du pré carré de l'intérim. Recrutement de consultants, formation des salariés, communication grand public… les ETT concentrent l'essentiel de leurs efforts sur le recrutement en CDD et en CDI des ouvriers et des cadres moyens. Avec plusieurs milliers d'agences réparties sur l'ensemble du territoire et une bonne connaissance des bassins d'emploi, elles ont de solides arguments pour inquiéter les acteurs traditionnels du marché. Reste une grande inconnue : les entreprises françaises accepteront-elles de payer pour engager ce type de profils ? En face, les cabinets de recrutement se veulent sereins et espèrent bien profiter de l'arrivée des ETT pour faire changer les habitudes des entreprises afin d'accroître, du même coup, leur part de marché.

La donne change aussi pour les demandeurs d'emploi. L'ANPE a peu à peu confié à d'autres acteurs, notamment du secteur associatif, le soin de reclasser les chômeurs les plus éloignés du marché de l'emploi. Elle teste aussi de nouvelles solutions de reclassement avec l'Unedic, après un premier coup d'essai tenté avec l'agence de placement hollandaise Maatwerk dans la banlieue ouest de Paris en 2003. La société australienne Ingeus a ainsi décroché un contrat d'accompagnement sur deux ans de 6 000 demandeurs d'emploi dans la région de Lille et dans celle de Rouen. Pour le régime d'assurance chômage, l'objectif est de réduire les durées d'indemnisation en favorisant un retour plus rapide à l'emploi. Reste que ces expérimentations semblent pour le moment difficilement généralisables à l'ensemble des chômeurs. Si Ingeus honore l'intégralité de son contrat, la facture que devra honorer l'Unedic s'élèvera à… 26 millions d'euros.

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  • Sarah Delattre , Anne-Cécile Geoffroy , Cédric Morin , Jérôme Rasetti , Thomas Schnee