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Vie des entreprises

Maison Phénix crée un CQP avec Arcelor

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.03.2005 | Anne-Cécile Geoffroy

Avis aux amateurs de Meccano ! Le groupe Misa, premier fabricant de maisons individuelles en France (2 600 salariés autour des marques Maison Phénix, Catherine Mamet, etc.), et Arcelor, leader mondial de l'acier, lancent un nouveau métier dans leur secteur, celui d'assemblier. « Avec le système constructif des maisons Phénix dont l'ossature est entièrement faite d'acier, nous avons remplacé la truelle du maçon par une clé de treize, explique Loïc Vaillant, secrétaire général du groupe Misa. Alors que les constructions traditionnelles font appel à une cinquantaine de corps de métiers différents, notre ambition est de former des ouvriers capables d'assembler une maison de A à Z. » S'appuyant sur un marché en fort développement (200 000 maisons sont construites chaque année) et près de 9 000 unités vendues en 2003, soit 15 % de plus en un an, l'entreprise veut former des ouvriers qualifiés et reconnus par une certification de branche. Pour Arcelor, qui se lance tout juste dans la maison individuelle et vise plutôt le marché étranger, il s'agit aussi de développer une nouvelle niche pour vendre son acier.

L'amour du travail bien fait

« Il n'existait ni formation ni diplôme associés à ce métier, souligne Jean-Paul Delaloy, le DRH de Misa. Nous embauchions des jeunes sans qualification que nous formions dans notre centre de formation. D'où l'idée de mettre sur pied un certificat de qualification professionnelle, destiné à des jeunes de 18 à 25 ans sous contrat de professionnalisation. » Afin de former ces supermétallos, le fabricant de maisons et le géant de l'acier se sont entendus avec l'institut de formation du BTP de Rhône-Alpes pour concevoir le programme pédagogique sur un an. Les jeunes (20 pour le compte de Maison Phénix, 10 pour celui d'Arcelor) travailleront en alternance entre le centre de formation et un vrai chantier. Par équipes de trois, cornaqués par un chef de chantier, ils auront pour mission de monter une maison et de la livrer clés en main à d'heureux propriétaires. « L'objectif est de former 30 assembliers par an pendant deux ans. Si l'essai est transformé, nous étendrons cette formation à l'échelle nationale », espère Jean-Paul Delaloy.

Derrière la volonté de créer une filière professionnelle, l'objectif des partenaires est aussi d'absorber sans à-coups la pénurie de main-d'œuvre du secteur. « Deux équipes de trois ouvriers sont capables de monter une maison. Demain, ce seront trois ouvriers qui prendront en charge le gros et le second œuvre », indique le DRH, qui souhaite également séduire les jeunes femmes avec un procédé de construction qui fait de moins en moins appel à la force physique. La direction mise sur « l'amour du travail bien fait » des recrues et sur une attente des anciens monteurs qui souffraient de ne pas maîtriser l'ensemble du processus.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy