logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Dossier

La location a séduit l'Europe

Dossier | publié le : 01.11.1999 |

Quelles que soient leur nationalité et leur taille, les entreprises recourent de plus en plus à la location longue durée pour leurs parcs de véhicules. Et la gamme des prestations proposées par les opérateurs s'enrichit sans cesse.

Acheter ou louer leurs véhicules : aujourd'hui, la plupart des entreprises ne se posent plus la question. Essentiellement en raison des très nombreux services qu'elle propose, la location longue durée (LLD), qui permet à l'entreprise de choisir la durée de location d'un véhicule et son kilométrage en échange d'un loyer mensuel, ne cesse de se développer. « Le marché est porteur. Il le restera dans les prochaines années, parce qu'il correspond bien aux souhaits des entreprises qui veulent se concentrer sur le cœur de leurs métiers », confirme Jacques Jannez, directeur général de Dial France. Et les opérateurs assurent de plus en plus de prestations annexes : depuis l'entretien des véhicules jusqu'à la gestion des dépenses de carburant en passant par les dépannages, le suivi des accidents, la remise en état et la revente des véhicules ou la détection d'éventuelles anomalies. Pour l'entreprise, cette formule présente un énorme avantage : elle n'entraîne pas d'immobilisation de fonds propres. Or, comme ne cessent de le rappeler les professionnels, le budget automobile est souvent l'un des postes les plus importants parmi les frais généraux, avec les salaires naturellement.

Le succès de la location longue durée face aux deux autres solutions (l'achat de véhicules en propre ou le versement d'indemnités kilométriques aux collaborateurs) est variable selon les pays en Europe. La France est longtemps restée à la traîne. Mais, depuis quelques années, la LLD ne cesse de gagner du terrain. Le taux de croissance de cette forme de gestion de parcs de véhicules dépasse 11 % en 1998, selon les statistiques du Syndicat national des loueurs de voitures longue durée (SNLVLD). Hormis la « pause » qu'a constituée l'année 1995 (où la progression n'avait été que de 6 %), le marché français affiche des taux de croissance supérieurs à 10 % depuis plusieurs exercices.

Au total, la location longue durée représente actuellement 20 % des achats de véhicules de sociétés dans l'Hexagone, et arrive en seconde position après l'autofinancement. Avec 920 000 véhicules gérées (en comptabilisant les véhicules particuliers et les utilitaires), la France arrive au deuxième rang des marchés de la LLD en Europe. Tous les secteurs d'activité sont concernés par ce phénomène, les grandes entreprises comme les PME, les entreprises publiques et les collectivités locales. À ce titre, l'événement marquant des dernières années dans ce secteur reste l'appel d'offres lancé par France Télécom pour la gestion de ses 45 000 véhicules. Trois loueurs se sont partagé ce contrat spectaculaire (Lease Plan, Europcar Lease et Arval). Auparavant, Vivendi avait déjà mis le marché en effervescence, avec un appel d'offres portant sur près de 25 000 voitures.

L'Allemagne leader en Europe

Les marges de progression de la location longue durée restent substantielles en France, même si, selon une enquête approfondie réalisée par le SNLVLD sur les marchés européens, c'est l'Allemagne qui recèle actuellement le plus de perspectives. La location longue durée y enregistre des taux de croissance annuels de l'ordre de 13 %, avec un total de 520 000 véhicules gérés. « L'Allemagne possède un secteur flotte très dense, mais la LLD ne s'y est pas autant développée que sur les autres grands marchés », souligne le syndicat. La Grande-Bretagne reste en effet le premier marché de l'Union, avec plus de 1,85 million de véhicules et un taux de croissance de l'ordre de 7 %. En règle générale, la location longue durée est surtout utilisée par les entreprises dans les pays nordiques plutôt que dans les pays latins.

Entre les pays européens, il existe cependant de grandes différences, tant dans les méthodes de prospection des clients que dans le contenu des appels d'offres, l'engouement pour des prestations sur mesure ou la durée des contrats. De même, le facteur prix ne revêt pas partout la même importance. À titre d'exemple, la personnalisation des contrats est un trait dominant des marchés britanniques et néerlandais. Dans ces deux pays, les entreprises souscrivent massivement aux options et autres prestations proposées par les loueurs. À l'inverse, cette forme d'individualisation reste limitée en France et en Allemagne. Les loueurs personnalisent leur offre contractuelle pour fidéliser leur clientèle, plutôt que de s'en servir comme d'une arme commerciale. Parmi les services proposés, la maintenance reste la prestation la plus appréciée, car elle conditionne le valeur résiduelle du véhicule à la fin du contrat. L'assistance dépannage est également très répandue. En revanche, la fourniture d'une carte de carburant, d'un véhicule de remplacement ou d'une assurance est très variable selon les pays. « Le contrat standard de location, à base de paiements à mensualités fixes avec maintenance du véhicule, représente toujours un élément essentiel du marché, souligne le SNLVLD. Mais est venue se greffer l'analyse du whole life cost, qui vise à réduire le coût total de la location. » À l'instar de ce qui se passe aux Pays-Bas, où les analyses se concentrent au-delà de la flotte, sur la globalité des déplacements des collaborateurs, afin d'offrir de véritables solutions de voyage plus complètes.