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Dossier

Les entreprises cherchent encore leurs marques

Dossier | publié le : 01.02.2005 | Sarah Delattre, Anne-Cécile Geoffroy, Cédric Morin

Sous la pression conjuguée du législateur, des investisseurs, des ONG, des associations, mais aussi de l'opinion publique, les grandes entreprises s'affichent de plus en plus socialement responsables. Après s'être dotées de chartes et de codes de conduite fixant des principes généraux, elles nomment des responsables du développement durable et multiplient les comités éthiques afin de faire respecter les règles nouvellement édictées. En réponse à la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) de 2001 qui oblige les entreprises cotées à rendre compte de leur impact social et environnemental, elles sacrifient désormais au rituel du rapport annuel sur le développement durable. Avec plus ou moins de bonheur. Car le reporting social est un exercice nouveau dans les grands groupes, qui sont seuls à décider des informations qu'ils vont publier. Du coup, rares sont ceux qui, comme Veolia ou Danone, déploient des moyens importants pour satisfaire à cette exigence.

Il n'en reste pas moins que les grandes entreprises ont élargi le champ de leurs politiques de développement durable. Lutte contre les discriminations, formation, sécurité au travail, mais aussi accompagnement social des restructurations : les domaines couverts dépendent souvent de la nature de leurs activités. Quelques pionniers commencent à collaborer avec des ONG pour définir et mesurer les contours de leurs actions socialement responsables. C'est, par exemple, le cas de Carrefour, Lafarge ou Thomas Cook. Mais les deux parties s'observent encore avec méfiance et les partenariats restent peu fréquents. En interne, les actions de sensibilisation, qui commencent souvent par la publication de guides pratiques destinés aux salariés, se multiplient. Reste que l'approche du développement durable imprègne encore peu les méthodes managériales. Pris dans une logique de résultat immédiat, le management intermédiaire n'a pas souvent l'occasion de réfléchir aux conséquences de ses décisions sur l'ensemble des fameux stakeholders ou parties prenantes. Les partenaires sociaux, quant à eux, sont rarement consultés sur la définition de la politique de développement durable. Mais, en revanche, les comités de groupe européens apparaissent, dans certaines grandes entreprises, comme l'instance idoine pour aborder une politique qui doit être pensée globalement mais déclinée localement.

Auteur

  • Sarah Delattre, Anne-Cécile Geoffroy, Cédric Morin