Comment respecter les différentes cultures d'un mastodonte de 110 000 salariés répartis dans des entreprises aussi variées qu'Airbus, Eurocopter ou Matra, implantées dans le monde entier, tout en créant un sentiment d'appartenance ? EADS, le leader mondial de l'aéronautique, de l'espace et de la défense, a opté pour la solution Corporate Business Academy (CBA). Car il s'agit de développer « l'EADS spirit et le sentiment d'appartenance à l'entreprise. Nous avons besoin d'une identité commune », explique Jussi Itavuori, le DRH finlandais du groupe. C'est dans un parc de 14 hectares près de Bordeaux, au domaine de Villepreux, hérité d'Aerospatiale, que le géant a installé son nouveau centre de formation au management et au leadership.

Inauguré officiellement le 24 novembre dernier, ce vaste complexe composé de bâtiments anciens complètement rénovés destinés à l'hébergement des stagiaires (une soixantaine de chambres) a déjà accueilli en 2004 quelque 1 000 dirigeants et managers. Dès 2005, la CBA – qui a nécessité un investissement de 4,5 millions d'euros – verra passer entre 1 500 et 2 000 dirigeants et cadres à haut potentiel venant des différentes implantations mondiales. Et, pour optimiser ces dépenses, le groupe a créé, via la CBA, un réseau d'une vingtaine de directeurs de formation.

Outre le développement d'un sentiment d'appartenance, la CBA a pour vocation d'« investir dans l'excellence ». « Villepreux est un laboratoire, ce qui est la meilleure manière d'assurer la pérennité de l'entreprise », indiquait Philippe Camus, coprésident exécutif français d'EADS, lors de l'inauguration.

Les modules de formation qui leur seront proposés seront conçus « sur mesure », précise Jacques Massot, le DRH France du groupe. Et de citer le programme de « management à l'européenne » ou le programme Fast, dédié à la gestion du passage à la fonction de dirigeant pour les cadres à haut potentiel. Ces mêmes cadres suivront ensuite, trois à cinq ans plus tard, le programme Expand pour développer leurs domaines de compétences.

Si la fine fleur du groupe est très chouchoutée en termes de formation, les autres salariés ne sont pas oubliés, a tenu à souligner Philippe Camus, rappelant ainsi qu'en 2003 l'entreprise avait formé 65 000 salariés – sur les 110 000 que compte le groupe – pour un coût d'environ 200 millions d'euros (soit 3,2 % de la masse salariale).

I.M.