logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Vie des entreprises

Les hésitations du contrat de professionnalisation

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.12.2004 | Anne-Cécile Geoffroy

Image

Les hésitations du contrat de professionnalisation

Crédit photo Anne-Cécile Geoffroy

La transition entre les anciens contrats de qualification et le contrat de professionnalisation, issu de l'accord national du 20 septembre 2003 et repris par la loi du 4 mai 2004, ne se fait pas sans couacs.

C'est parti ! Officiellement lancé le 17 octobre, le contrat de professionnalisation peut réellement prendre son envol depuis la fin des contrats de qualification, le 15 novembre dernier. Reste que les premiers jours de ce nouveau contrat ne sont guère flamboyants. Et pour trouver une offre de formation sur le marché il faut faire preuve de perspicacité. « Nous sommes tous en phase de réflexion pour étudier la façon dont nous pourrons adapter notre offre et proposer désormais des formations qualifiantes », explique Xavier Baux, président de la Chambre syndicale des organismes de formation en alternance (CSOFA)et directeur de l'IFC Languedoc. Résultat, les premiers contrats de professionnalisation sont une denrée rare, excepté dans la branche du travail temporaire qui annonce plus de 250 contrats signés avec des intérimaires.

Manque de visibilité

Le Cesi est l'un des rares à avoir sauté le pas en annonçant trois offres distinctes dès la mi-octobre. « La première est très proche de l'ancien contrat de qualification. Il s'agit d'un parcours qualifiant de vingt-quatre mois pour des jeunes de niveau bac, précise Michèle Ontabilla, directrice nationale de l'IST (Institut supérieur des techniques) du Cesi. Les deux autres parcours se dérouleront sur un an. L'un permet d'obtenir une qualification supérieure ou un titre homologué du Cesi, l'autre s'apparente à un parcours d'intégration dans l'entreprise. Il est tourné vers la professionnalisation des futurs jeunes cadres. Nous comptons ouvrir ces dispositifs en janvier prochain. » Un laps de temps qui souligne la prudence des organismes de formation et surtout leur manque de visibilité concernant le comportement des entreprises, des jeunes et des branches professionnelles face à ce nouveau contrat.

« Toutes les branches n'ont pas encore signé leur accord sur la formation professionnelle. La majorité n'a donc pas fixé les règles d'utilisation du contrat de professionnalisation. Ce qui va nous poser de réelles difficultés, souligne Michèle Ontabilla. Par exemple, afin de commercialiser notre offre de formation qualifiante sur vingt-quatre mois, nous devons pointer les branches qui ont signé des accords dérogatoires pour permettre aux entreprises et aux jeunes de signer des contrats sur deux ans et non pas un. Nous allons sans doute nous retrouver face à des entreprises qui souhaitent prendre des jeunes en contrat de professionnalisation de longue durée mais qui ne pourront pas le faire car la branche dont ils dépendent ne l'a pas prévu ou n'a pas encore signé d'accord. »

Des flottements qui pourraient pousser les organismes de formation à rhabiller leur ancien contrat de qualification en contrat de professionnalisation. Une possibilité offerte d'ailleurs par la loi. Car s'il était impossible de cumuler les contrats de qualification, rien n'est dit concernant le contrat de professionnalisation. Et certains imaginent déjà découper leur formation de vingt-quatre mois en deux fois douze mois pour entrer dans les clous du contrat de professionnalisation.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy