Le compte n'y est plus tout à fait pour les comptables, qui vont devoir apprendre à compter autrement. Dès le 1er janvier prochain, les normes internationales IFRS (International Financial Reporting Standards) s'appliqueront aux comptes consolidés des entreprises cotées (voir également notre article p. 32). Dans un premier temps, 7 000 groupes européens sont concernés, mais cette nouvelle approche devrait rapidement faire tache d'huile et toucher l'ensemble des entreprises, petites et moyennes incluses.
« Cette harmonisation est plus qu'un changement de référence, elle devrait faciliter les comparaisons entre les sociétés de l'Union européenne et permettre une meilleure prise en compte de leur performance économique », expliquent en chœur Odile Dandon et Laurent Didelot, experts-comptables et professeurs à l'ESC Dijon. Au total, 45 normes ont d'ores et déjà été édictées par l'IASB (International Accounting Standards Board), autorité sise à Londres. Une refonte en profondeur qui exige des entreprises un minimum d'anticipation.
À quatre mois de l'échéance, « le degré de préparation des entreprises est inégal, mais globalement bon », selon Bruno Gérard, associé au cabinet d'audit Ernst & Young. « Les pionnières ont entamé leur chantier de conversion il y a deux ans. Elles doivent étudier l'impact des changements, faire évoluer leurs principes et méthodes comptables et former les différents acteurs concernés. » En interne, le cabinet d'audit a mis en place à partir de 2002 une formation de six jours pour ses auditeurs, lesquels reçoivent à l'issue de celle-ci un passeport IFRS certifiant leur niveau de connaissances.
Pour accompagner les professionnels (comptables, directeurs financiers, analystes financiers…) retardataires dans l'apprentissage de ce nouvel environnement, l'ESC Dijon a mis en ligne en mai dernier un programme de formation à distance, baptisé IFRS on line. Après s'être autoévalués, les intéressés peuvent consulter les textes officiels adoptés par l'Union européenne, puiser dans un lexique anglais-français et un glossaire, échanger avec des experts ou s'entraîner en répondant à des questionnaires à choix multiples.
« Des normes affectent plus particulièrement certaines opérations ou secteurs d'activité. En fonction de ses besoins, l'apprenant peut ainsi opter pour un module de sensibilisation de trente heures ou pour une session plus complète de cent heures », soulignent Odile Dandon et Laurent Didelot. Le programme est régulièrement mis à jour et intègre les nouvelles normes adoptées par la Commission européenne. Cette formation à la carte peut être prise en charge dans le cadre du plan de formation de l'entreprise.
