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Vie des entreprises

« Assmat », un métier bientôt reconnu

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.04.2004 | Sylvia Di Pasquale

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« Assmat », un métier bientôt reconnu

Crédit photo Sylvia Di Pasquale

Elles sont deux fois plus nombreuses qu'il y a dix ans, mais leur effectif est toujours nettement insuffisant. En plus, la moitié des 300 000 assistantes maternelles en exercice vont partir à la retraite d'ici à 2010. Résultat : il va falloir créer 450 000 postes de nounous dans les six prochaines années. Un gros souci pour Christian Jacob, ministre délégué à la Famille. Et d'en conclure que pour attirer de nouvelles recrues, rien ne vaut une bonne revalorisation du statut. C'est que ces « assmats », ainsi qu'on les surnomme, n'ont besoin d'aucune formation initiale pour exercer. Elles travaillent à domicile, sans véritable statut, et ne sont que des employées de maison lorsqu'elles officient chez les parents des bambins à garder.

Le 4 février dernier, le ministre chargé de la Famille a fait entériner un projet de loi au Conseil des ministres. Au menu : 11 mesures pour améliorer le sort des nounous. Outre l'obligation d'un contrat de travail écrit, on y trouve notamment une formation initiale étoffée. Mais, en parallèle à ce projet de loi, l'autre grande nouveauté réside dans la construction ex nihilo d'une convention collective nationale spécifique à la profession. Cinq syndicats de salariés et un syndicat d'employeurs (la Fédération nationale des particuliers employeurs) planchent sur ce texte depuis quatre ans. Ils espèrent sa mise en place au 1er janvier 2005.

Formations sur la Toile

Un des volets de ce document fondateur prévoit l'ouverture de droits à la formation continue alors que les nounous en sont aujourd'hui exclues. « Comme il n'est pas simple pour elles de s'absenter de leur travail pour se former, il va falloir innover », lance Françoise Bauche, d'un syndicat d'assistantes maternelles (SNPAAM). « C'est l'avenir, poursuit-elle. Les questions d'hygiène, la psychologie de l'enfant mordeur, l'apprentissage du conte, l'alimentation de l'enfant, quoi faire en cas de fièvre et surtout les gestes de premiers secours… Voilà quelques-uns des cours qu'elles attendent. On le sait grâce aux 225 000 messages déposés depuis un an sur notre site. » Et certains d'évoquer la formation à distance, via l'informatique. Évidemment, il va falloir financer ces « assmats on the Web ». Et les parents patrons, comme les autres payeurs, ont trois ans pour mettre à jour leur taux de cotisation pour la formation professionnelle, qui passera de 0,15 à 0,25 %.

Revalorisation, formation et convention, telles sont les solutions envisagées pour créer des vocations. L'avenir dira si ces atouts s'avèrent déclencheurs pour accueillir des enfants chez soi ou en garder chez autrui. Reste l'argument massue pour tenter d'enrôler les 450 000 nouvelles nounous : une meilleure rémunération. Mais sur ce point, en dépit d'un nouveau mode de calcul de la rémunération envisagé dans le projet de loi, les salaires des assistantes maternelles ne sont pas près de flamber.

Auteur

  • Sylvia Di Pasquale