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Le textile table sur les acquis

Dossier | publié le : 01.04.2004 | A.-C. G.

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Le textile table sur les acquis

Crédit photo A.-C. G.

Formation personnalisée et validation des acquis sont la base des « parcours modulaires qualifiants ». Une spécialité du textile-habillement qui permet aux entreprises du secteur de réduire coûts et temps de formation.

Dans le textile et l'habillement, la formation continue s'organise de plus en plus à partir des PMQ, ou parcours modulaires qualifiants. « Aujourd'hui, le souci majeur de nos industries est le faible niveau de formation initiale des salariés. Deux tiers d'entre eux n'ont pas le CAP. Or le retournement démographique annoncé va obliger les entreprises à qualifier ces personnes si elles veulent conquérir des marchés. Et la solution la plus efficace est la personnalisation des parcours, donc les PMQ », argumente Xavier Royer, directeur de la formation à l'Union des industries textiles. Cette dernière ainsi que l'Union française des industries de l'habillement expérimentent depuis 1995 cette validation des acquis avant l'heure. Et comptent sur l'accord de branche signé en avril dernier pour booster le dispositif et l'étendre à 6 000 salariés d'ici à deux ans. Pour donner du poids à la démarche, les deux fédérations se sont rapprochées de l'éducation nationale en signant une convention de partenariat en 2000. « Culturellement, le diplôme est le seul bagage reconnu en France. Nous avons donc joué cette carte pour que les partenaires sociaux nous suivent et que les salariés puissent décrocher un CAP », explique Xavier Royer. Trois CAP sont accessibles en PMQ : exploitation d'installations industrielles, conducteur d'installation de production par procédés et prêt-à-porter.

Gain de temps et d'argent

Première étape, le candidat remplit un dossier qui décrit précisément son activité professionnelle. « Ensuite un jury composé d'enseignants du Greta et d'un organisme de formation agréé par la branche observe le salarié en poste de travail. Puis ce dernier passe un test sur CD-ROM et répond à 80 questions professionnelles. La dernière étape consiste en un entretien de trois quarts d'heure », énumère Xavier Royer. À la fin de ce parcours, le jury délivre tout ou partie du diplôme. Avantage pour l'entreprise et pour le salarié ? Un gain de temps et d'argent. « Le positionnement du candidat ne dure que quatre à six heures et se fait en fonction de ses disponibilités, précise le directeur de la formation de l'UIT. Par ailleurs, s'il n'a pas obtenu la totalité du CAP, il ne devra préparer que les modules dont il a besoin. Le jury est en effet capable de donner au salarié comme à son entreprise une feuille de route précise des modules de formation à suivre. Les temps de formation sont donc raccourcis. »

Coût d'un » positionnement « : 655 euros dont la moitié financée par l'État dans le cadre d'une convention passée avec l'Opca. Au total, 1300 salariés ont déjà bénéficié du dispositif et 20 % ont décroché leur CAP. « Nous voulions étendre ce dispositif aux bacs pros. Mais l'Éducation nationale refuse pour le moment. Nous sommes donc en train d'adapter les PMQ au brevet professionnel pour répondre aux besoins des entreprises. »

Auteur

  • A.-C. G.