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L'externalisation des RH cherche ses marques

Dossier | publié le : 01.03.2004 | Sylvaine Luckx

Outsourcing, externalisation, transfert de compétences, voire, pour les plus avertis, BPO (business process outsourcing) : quelles que soient sa dénomination et sa nature, l'externalisation de la fonction ressources humaines tarde à prendre de l'ampleur. D'apparition récente en France, sauf dans le domaine de la paie, dont les entreprises ont majoritairement confié la gestion à des prestataires extérieurs, le mouvement d'externalisation n'a pas été dopé par le boom d'Internet et la multiplication de logiciels de plus en plus sophistiqués de GRH. Tant pis pour les financiers qui pensaient pouvoir déléguer à l'autre bout de l'Hexagone, ou même aux antipodes, le recrutement, la formation, la gestion du temps et des activités, voire celle des carrières ou des compétences. L'explosion de la bulle Internet et l'incertitude grandissante du climat économique ont mis un sérieux coup de frein aux projets de DRH virtuelles, externalisées et dématérialisées.

Autre genre d'obstacle, l'externalisation se heurte actuellement en France à une relative frilosité des directions des ressources humaines qui cherchent à déléguer à l'extérieur ce qu'elles n'ont pas le temps ni les compétences de réaliser en interne, tout en s'efforçant de ne pas scier la branche sur laquelle elles sont assises. Cet exercice de haute voltige, plus ou moins imposé par des directions générales avides de rationalisation, est rendu encore plus périlleux par la réticence des salariés. Souvent associée à une restructuration, l'externalisation n'a pas bonne presse dans l'entreprise. D'autant que les salariés supportent mal de ne plus avoir d'interlocuteurs en interne, une fois les services de gestion administrative pris en charge par des prestataires extérieurs. Il n'empêche que les exemples d'externalisation réussie foisonnent. Et que cette forme d'outsourcing se découvre de nouveaux terrains d'élection, en se positionnant sur la gestion qualitative, et non plus seulement administrative des RH : le recrutement, la formation, la gestion des compétences et des carrières, voire l'externalisation totale de la fonction du DRH, font ainsi partie des nouvelles tendances que les prestataires de solutions mettent en avant. Une pratique fréquente dans les pays anglo-saxons, mais qui demande encore à faire ses preuves en France, attachée au maintien de la fonction RH au sein de l'entreprise.

Auteur

  • Sylvaine Luckx