Pas facile de choisir un prestataire ou une solution pour externaliser tout ou partie de sa fonction RH. « Au commencement, mieux vaut définir précisément ses besoins », conseille Sylvie Chauvin, directrice de Markess International. S'il s'agit de confier à l'extérieur une partie de l'activité, par exemple la paie, le service concerné est placé sous la responsabilité d'un prestataire qui reprend généralement le personnel. Si l'entreprise n'a pas les moyens d'embaucher un DRH, elle peut s'appuyer sur un professionnel extérieur qui interviendra à temps partiel en s'appuyant sur les équipes en place.Veut-on mettre en place un SIRH (système informatisé de ressources humaines), sans faire sortir la fonction RH du périmètre de l'entreprise, ou activer des applications fournies par un ASP (application service provider) pour le recrutement ou la gestion du temps ? À ces différents cas de figure correspondent autant de prestataires.

Traditionnellement axés sur la gestion administrative, « un marché vraiment mature où les acteurs sont clairement identifiés », selon Philippe Guinaud, de Cegedim SRH, ces prestataires sont à même de traiter chez eux la totalité de la fonction externalisée. Leur positionnement commercial, tout en restant traditionnellement centré sur la gestion administrative, semble évoluer rapidement vers une offre d'externalisation en direction des aspects qualitatifs de la fonction RH, comme la gestion des compétences ou le pilotage social. C'est notamment le cas de l'offre Mercure RH, de Cegedim SRH. Sans faire beaucoup de battage, ADP-GSI réfléchit au concept d'ERM (employee relationship management), qui a pour objectif de traiter le salarié comme un client de l'entreprise, en lui apportant – de l'extérieur – un service de plus en plus performant. On retiendra aussi, dans cette catégorie de prestataires, l'approche très offensive de Merlane, une société toulousaine qui a développé une offre de services où la fonction DRH est assurée par des consultants totalement extérieurs à l'entreprise (voir page 75).

Spécialistes de la gestion du changement et de l'accompagnement de processus, elles conseillent l'entreprise sur leur stratégie RH et ont parfois développé leur propre offre de services sur des segments particuliers de la fonction, comme la formation chez Accenture Learning. C'est aussi le cas de Hewitt Associates, d'Ineum Consulting ou de la Cegos, également spécialisée en ingénierie du changement et en gestion du capital humain, bien que souvent identifiée à ses prestations de formation professionnelle.

En plus du conseil, ils prennent en charge l'intégration des solutions. Parmi ces entreprises, on retrouve bien entendu les grands prestataires comme Accenture, Cap Gemini Ernst & Young, mais aussi des sociétés à vocation plus spécialisée, comme Arinso, CBL Consulting ou encore Cedar. Ces intégrateurs ont souvent des relations de « partenariat » plus ou moins développées avec des éditeurs de logiciels, ce qui peut laisser perplexe sur la réelle marge de manœuvre des DRH quant aux solutions choisies.

Ils représentent à eux seuls une véritable galaxie. À côté des grands éditeurs de solutions généralistes applicables à la quasi-totalité des métiers de l'entreprise, notamment pour la gestion globale des RH (PeopleSoft, HR Access, Oracle, SAP), d'autres éditeurs ont tenté une percée vers la gestion de la relation avec le salarié (CCMX, Amalthis, Meta4 – groupe Adonix –, etc.). Parallèlement à cette offre globale sont apparus des éditeurs sur des segments très particuliers comme la gestion du temps (TempoSoft, GFI Chronotique…).

Ils proposent une solution permettant, via des plates-formes Internet extérieures à l'entreprise, d'accéder à des services de ressources humaines. La société conserve en interne ses effectifs mais active en ligne des applications externes telles que le recrutement (tri des CV, réponse aux candidatures) ou la paie. Sont présents sur ce marché des ASP comme Jobpartners, Recruitsoft, NetPaie, etc., ainsi que des éditeurs qui choisissent de commercialiser également leurs solutions sur ce modèle.