logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Vie des entreprises

Dans ma boîte on arrête de fumer

Vie des entreprises | CONSEIL ET MANAGEMENT | publié le : 01.02.2004 | Sandrine Foulon

Image

Les femmes moins carriéristes que les hommes

Crédit photo Sandrine Foulon

Le prix des cigarettes s'envolant, de plus en plus de salariés comptent sur leur entreprise pour écraser la dernière.

Avec les radars automatiques, l'arrêt de la cigarette est devenu – hausse du tabac oblige – l'un des grands sujets de causerie autour de la machine à café. Un certain nombre d'entreprises en profitent pour s'engouffrer dans la brèche. En lien avec la DRH, le CHSCT, le médecin du travail et les infirmières de l'entreprise, la direction d'Hachette Filipacchi Médias s'est ainsi lancée dans une opération de sevrage tabagique. « L'an dernier, 24 salariés volontaires ont suivi un traitement avec les médecins de l'Office français de prévention du tabagisme (OFT), explique Philippe Pham, le DRH. Cette année, la motivation a redoublé : 32 personnes sont suivies et nous avons même une liste d'attente. » Financièrement, l'opération n'est pas anodine pour l'entreprise. « Globalement, une séance avec un tabacologue équivaut à une consultation à 23 euros, souligne Bertrand Dautzenberg, président de l'OFT. Mais ensuite, il existe toute une série de forfaits. » Et certains groupes, comme Peugeot, vont jusqu'à rembourser une partie du patch.

Si les entreprises, comme Coca-Cola, Total, Cegetel, Renault, se rêvent de plus en plus non fumeuses, c'est qu'elles y trouvent leur intérêt. Un fumeur leur coûte plus cher, jusqu'à 3 000 euros de plus par an, estime Bertrand Dautzenberg, ne serait-ce qu'en réparation des sols, nettoyage des murs, sans compter les coûts liés aux maladies professionnelles… Mais elles ne souhaitent pas non plus s'exposer aux éventuels procès de salariés victimes du tabac quand elles ne sont pas en mesure d'appliquer la loi Évin. Beaucoup ne disposent pas des mètres carrés suffisants pour créer des locaux non fumeurs. À Toulouse, Motorola, dans une logique « zéro poussière », a installé une tente chauffée à l'extérieur pour les fumeurs invétérés.

Ne pas verser dans la répression

À chaque entreprise sa politique antitabac. « Nous ne souhaitons pas entrer dans le jeu de ceux qui offrent des primes aux fumeurs qui arrêtent. Pourquoi ne pas en donner aux non-fumeurs ? » poursuit Philippe Pham. Pas question non plus de verser dans le répressif, ni de pénaliser les fumeurs pris la main dans le paquet. Hors des fumoirs, les contrevenants sont en effet – selon la loi – passibles d'amendes allant jusqu'à 200 euros. Directement intéressées, les mutuelles commencent elles aussi à prendre en charge les coûts liés à l'arrêt du tabac. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, la mutuelle de la Mutualité française, la Memf, rembourse 75 % des substituts nicotiniques. « Une trentaine de salariés de la fédération sur 800 ont bénéficié de cette aide qui représente environ trois mois de prise en charge », relate Julien Faure, au département santé publique de la Mutualité française.

Dernière bonne nouvelle, arrêter de fumer en entreprise se révèle efficace. « Alors que dans la population générale le taux de rechute est de 50 %, les salariés réalisent un meilleur score, note Bertrand Dautzenberg. Lorsque 10 personnes d'un même service arrêtent ensemble, il est plus “facile” d'oublier la cigarette au travail. » Chez Hachette, cette tendance s'est vérifiée. Un an après, sur la première promotion de non-fumeurs, 60 % ont définitivement arrêté et 40 % ont réduit leur consommation.

Les femmes moins carriéristes que les hommes« Les femmes obtiennent moins parce qu'elles demandent moins… et demandent moins parce qu'elles ont moins. » Voilà l'une des conclusions de l'enquête « Femmes et emploi » réalisée par la Sofres à l'automne 2003 auprès de 1 360 salariés et anciens salariés pour le compte de l'Observatoire des discriminations (Cergors) piloté par Jean-François Amadieu. Résignées, un quart des femmes estiment que demander ne sert à rien et 7 % qu'il vaut mieux changer de boulot pour obtenir quelque chose. Aux yeux de la moitié des membres du panel, les femmes n'ont pas les mêmes chances professionnelles que les hommes.

Auteur

  • Sandrine Foulon