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Veolia joue à fond la transparence

Dossier | publié le : 01.02.2004 | C.L.

Engagements de l'entreprise, enjeux, moyens d'action, réalisations… Jugé rigoureux, complet et pédagogique par les observateurs, le rapport de Veolia Environnement fait figure de modèle en matière d'information.

« Nous avons choisi de publier un rapport développement durable dédié pour faire part de nos engagements dans ce domaine et offrir des explications claires aux stakeholders », fait valoir Jean-Pierre Tardieu, administrateur de l'institut de Veolia Environnement. L'exercice est visiblement concluant puisque l'entreprise a reçu en 2003 le trophée du Meilleur rapport sur le développement durable du conseil supérieur de l'ordre des experts-comptables, récompensant rigueur et transparence des informations. Complet et pédagogique dans le fond et dans la forme, ce rapport, qui agrège les informations des quatre sociétés du groupe, présente ses différents métiers en détail (eau, propreté, service énergétique, transport) et situe le développement durable dans une perspective stratégique associant management, responsabilité sociale et environnementale. Il contient 10 engagements qui constituent la charte du groupe en matière de développement durable : protéger les milieux naturels, préserver les ressources et réduire les nuisances sur l'ensemble des sites gérés, offrir aux salariés des moyens de formation et de promotion performants, élargir le dialogue avec la société civile… Cette bible est déclinée ensuite sous forme d'objectifs par domaines (système de management de l'environnement, gestion des risques, communication interne, achats et sous-traitance…) dont l'état d'avancement est mesuré annuellement, à l'horizon 2008. Une large place est consacrée aux moyens d'action mis en place pour améliorer les performances des sites : audit, recherche et développement, dialogue avec les partenaires (salariés, fournisseurs, actionnaires et investisseurs, parties prenantes).

Des indicateurs pertinents et mesurables

Puis on entre dans le vif du sujet avec 12 pages sur les enjeux et les plans d'action en matière sociale illustrés de nombreux graphiques et d'encadrés sur les réalisations qui sont également développées dans un rapport séparé consacré à l'ensemble des initiatives sociales du groupe. Au chapitre « Repérer, anticiper et construire les compétences », on trouve ainsi des indications chiffrées sur le nombre de salariés ayant bénéficié d'une formation ou des infos sur des réalisations intéressantes comme un simulateur pédagogique d'entraînement à la conduite d'usines d'incinération d'ordures ménagères. La même logique de présentation prévaut dans les pages suivantes, réservées à l'environnement. Le rapport se conclut par des tableaux de bord conçus à partir d'indicateurs détaillés, sociaux et environnementaux, dont le groupe justifie le choix et la méthodologie au regard des standards internationaux. Les bases de données sociales et environnementales sont mondiales et contiennent chacune une centaine d'indicateurs. Le reporting est un exercice sur lequel Veolia Environnement est très exigeant. « Si on veut être sérieux, efficace et crédible, il faut concevoir et présenter des indicateurs pertinents et mesurables », indique Jean-Pierre Tardieu. Les informations du rapport ont été vérifiées par le cabinet Ernst & Young qui atteste du sérieux de la démarche, sans pour autant négliger d'adresser quelques petites critiques au passage, par exemple sur la formalisation des procédures et le contrôle interne relatifs aux données.

Le rapport 2002 sur le développement durable de Veolia Environnement est le résultat de plusieurs années de travail. De l'avis même de Jean-Pierre Tardieu, les éditions de 2000 et 2001 n'étaient pas aussi élaborées. « Le premier rapport contenait surtout des constats. Nous ne mettions pas assez l'accent sur les progrès à réaliser et le chapitre social était peu développé. Le deuxième intégrait de manière plus systématique et détaillée le volet RH et social. Cette troisième édition est plus aboutie et contient des éléments quantifiés dans le domaine environnemental, et des plans d'action identifiés en matière sociale », explique-t-il. L'entreprise ne s'est pas arrêtée en si bon chemin. Son site Internet, reflet de son rapport sur papier, est considéré dans une étude publiée par Novethic en novembre 2003 comme le meilleur du genre parmi les quarante analysés. Selon cette enquête, il fait partie des cinq sites qui font un effort notable d'information pour répondre aux exigences actuelles. Novethic pointe toutefois quelques lacunes : aucune donnée sur les relations clients ou le traitement de l'impact de l'activité sur la communauté n'y figure. Si Veolia Environnement est à la pointe en matière de développement durable, ce n'est pas un hasard. C'est quasiment un passage obligé pour une entreprise dont la vocation est d'offrir une gamme de services essentiels à l'environnement. Déjà, en 2002, sa concurrente Suez avait été primée par l'institut Entreprise et Progrès pour la qualité de son information.

Les choix de Renault

Tout aussi riche que celle de Veolia Environnement, la démarche d'information de Renault est différente. Alors que le constructeur automobile avait reçu en 2001 le prix du Meilleur rapport de développement durable décerné par Entreprise et Progrès, il a choisi d'intégrer en 2002 ses informations sur le développement durable dans son rapport d'activité, comme la loi NRE le permet. « Le développement durable ne doit pas être à part, il fait partie intégrante de l'activité quotidienne de l'entreprise ; c'est pourquoi son reporting est maintenant intégré dans le rapport annuel de l'entreprise », estime Jean-Marc Lepeu, directeur des relations extérieures. Certes, les données sont toujours détaillées, mais ce que l'entreprise gagne en cohérence, elle le perd aussi en lisibilité. Le rapport 2002 est en effet presque indigeste. C'est d'ailleurs pourquoi la firme de Billancourt l'accompagne d'une version de synthèse nettement plus attractive, mais plus superficielle. Estimant d'ailleurs cette forme dépassée, Renault a trouvé la solution : il éditera un rapport d'activité plus compact accompagné d'un CD-ROM qui sera un véritable outil de travail interactif. On y retrouvera sans nul doute la densité des informations présentes sur son site développement durable, classé troisième au « top 40 » de l'étude 2003 de Novethic. Très pédagogique et complet, il contient, en particulier, des tableaux de bord sur les 24 sites de production, récapitulant l'ensemble des données sociales et environnementales.

Auteur

  • C.L.