Halte au gaspillage ! La SNCF cherche à rationaliser ses coûts de formation, à satisfaire ses agents et à optimiser les programmes dispensés. « En 2002, dans le cadre du projet industriel pour 2003-2005, nous avons interrogé nos salariés pour connaître leur sentiment sur la formation, explique Marie-Dominique Bidault, responsable du développement des compétences et de la formation à la SNCF. Finalement, il en est ressorti le sentiment d'un grand gaspillage. Certains agent savaient bénéficié de la même formation à deux reprises et il n'y avait aucun retour auprès de leur supérieur hiérarchique. »
Parallèlement, l'entreprise ferroviaire avait mené un audit interne pour connaître le montant de ses dépenses de formation. Résultat, plus de 7 % de la masse salariale passe dans la formation. « Sans compter les actions qui ne sont pas imputables au plan proprement dit. Le coût réel de la formation tournerait plutôt autour de 10,8 % de la masse salariale », souligne la responsable.
Pour optimiser la gestion de sa formation, la SNCF s'est dotée d'un outil tout simple : un passeport formation. Un classeur qui recense le parcours professionnel des salariés et les formations suivies. « L'objectif est double : d'une part, responsabiliser les agents, qui remplissent eux-mêmes le document et peuvent s'appuyer dessus lors des entretiens individuels de formation avec leur n + 1, et, d'autre part, responsabiliser les hiérarchiques qui doivent valider les compétences acquises », poursuit Marie-Dominique Bidault. La responsable espère que cet outil obligera le dirigeant de proximité à se poser la question de la pertinence des formations qu'il propose et à les considérer comme un retour sur investissement.
La SNCF a déjà testé et diffusé ce passeport formation auprès de 150 agents. « Nous n'allons pas le distribuer à l'ensemble des 180 000 salariés. Cela n'aurait pas de sens. Nous ciblons les jeunes entrés dans l'entreprise depuis 1997 », indique la responsable. D'ici à la fin de l'année, 5 000 agents auront un passeport formation entre les mains. Une fois cette phase d'expérimentation achevée, à l'été 2004, l'entreprise publique institutionnalisera peut-être cet outil avec les partenaires sociaux. Ne serait-ce que pour être en phase avec l'accord national interprofessionnel sur la formation signé en septembre dernier qui préconise la mise en place des passeports formation.
