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Vie des entreprises

Mariages de raison dans les écoles d'ingénieurs

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.11.2003 | Anne-Cécile Geoffroy

Pour lutter contre l'émiettement et accroître leur visibilité en France et à l'étranger, les écoles d'ingénieurs multiplient les rapprochements. Ce qui ne va pas sans grincements de dents.

Branle-bas dans les écoles d'ingénieurs françaises ! Fusions, regroupements, réseaux d'établissements… sont aujourd'hui dans les tuyaux pour faire place nette dans un paysage qui compte pas moins de 250 écoles et dont beaucoup ne sortent pas plus de 20 diplômés par an. Si le projet le plus médiatisé reste le mariage à trois des prestigieuses institutions que sont les Mines, les Ponts et Chaussées et l'Ensta (école nationale supérieure de techniques avancées), de très nombreuses écoles d'ingénieurs universitaires ont déjà sauté le pas ces derniers mois.

La rentrée a ainsi vu la création à Marseille de l'Egim (école généraliste d'ingénieurs), issue du rapprochement de l'Ensspicam (synthèse, procédés et ingénierie chimique), de l'ENSPM (physique) et de l'ESM2 (mécanique). À Strasbourg, l'école nationale supérieure des arts et industries a rejoint le réseau des Insa. Ce dernier réunit désormais sous une même appellation cinq établissements à Rouen, Lyon, Toulouse, Rennes et Strasbourg. Dans le Nord, Polytech'Lille est née de la fusion de trois écoles : l'Eudil, l'IAAL et l'IESP. Déjà six établissements, issus de fusions d'écoles, revendiquent la marque Polytech'et d'autres devraient suivre, notamment à Montpellier. « Dès la rentrée 2004 nous recruterons les élèves des classes préparatoires sur un concours commun, annonce Jean-Louis Bon, le directeur de Polytech'Lille. Nous avons par ailleurs élaboré une charte qualité commune que nous voulons faire reconnaître par le ministère de l'éducation nationale. »

Visibilité et économies d'échelle

Principal motif de cette vague de regroupements : accroître la visibilité internationale des établissements. La concurrence entre les formations se jouant désormais sur la scène européenne, voire mondiale, les écoles éprouvent toutes la nécessité d'atteindre une taille critique. Montpellier. « Un réseau comme celui des Polytech'résout le problème des appels d'offres internationaux sur lesquels nos petits établissements, seuls, ne pouvaient pas s'aligner, explique Bernard Remaud, directeur de Polytech'Nantes, la première des écoles polytechniques universitaires. Nous avons plus de poids car nous représentons 2 000 diplômés, 40 spécialités différentes et sommes capables d'ouvrir une centaine de places pour accueillir des étudiants étrangers. »

Le réseau des Insa joue également sur l'effet de masse. Les cinq instituts comptent pas moins de 70 laboratoires de recherche, 2 500 collaborateurs et 17 % des ingénieurs formés en France. Au-delà, les regroupements permettent aux établissements de réaliser de substantielles économies sur le recrutement des étudiants, mais aussi sur les disciplines transversales comme les langues ou le management. Montpellier. « Nous pouvons proposer plus facilement des cours de japonais ou de chinois, ce qu'une petite école ne pourrait pas faire », explique le directeur de Polytech'Nantes. Reste que ces regroupements sous une même Montpellier. « bannière » sont un sacré casse-tête et n'empêchent pas les grincements de dents. En ce sens, l'association Mines-Ponts-Ensta reste très aléatoire car elle met en présence des cultures centenaires.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy