« Dans les six prochaines années, nous allons manquer de 3 500 à 4 000 techniciens et technico-commerciaux pour assurer le maillage numérique du territoire et équiper nos entreprises », annonce Martine Kervinio, présidente de la Ficome, la Fédération interprofessionnelle de la communication d'entreprise, qui regroupe les installateurs et les intégrateurs de systèmes et réseaux de télécommunications. « Par ailleurs, les jeunes ne connaissent pas notre métier. Si nous ne faisons rien, nous allons tout droit vers de réelles difficultés. »

Pour parer à la pénurie annoncée, la Ficome a donc décidé de réorganiser toute la filière formation du secteur. CAP et bac professionnel seront modernisés pour coller aux besoins de la profession. « Les référentiels du bac MRIM (micro-informatique et réseaux, installation et maintenance) doivent être complètement revus, ajoute Martine Kervinio. Aujourd'hui, cette formation ne prépare pas suffisamment les jeunes en matière de téléphonie sous IP (transmission de la voix sur Internet – NDLR). » À bac + 2, aucune formation ne prépare au niveau national les jeunes technico-commerciaux à entrer dans le secteur des télécommunications. Pour combler le vide, la Ficome a lancé depuis trois ans, avec le Centre des formations industrielles Gambetta, dépendant de la CCI de Paris, une formation pilote de technico-commerciaux en réseaux de télécommunications. « Nous allons former une troisième promotion d'étudiants dès le printemps prochain pour pouvoir être homologués par l'Éducation nationale. L'objectif est ensuite de créer un BTS ad hoc », explique la présidente de la Ficome qui, par ailleurs, siège dans deux commissions paritaires consultatives (CPC) orientées vers les télécoms et les réseaux afin de fixer les référentiels des diplômes.

Pour tester la mise en place et la cohérence de cette filière de formation, la fédération a créé une association, Campus Télécom, qui réunit tous les partenaires du projet (l'Éducation nationale, la CCIP, l'UIMM). Quatre lycées, à Nogent-le-Rotrou, Marseille et Lyon, sont également associés à l'opération pour tester, grandeur nature, les nouveaux programmes d'ici à la rentrée 2005.