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Vie des entreprises

« Dis-moi comment tu viens au boulot… »

Vie des entreprises | CONSEIL ET MANAGEMENT | publié le : 01.11.2003 | Sarah Delattre

En Isère, STMicroelectronics et le CEA encouragent leurs salariés à utiliser les moyens de transports collectifs ou propres. Avec succès.

Depuis que STMicroelectronics cherche à limiter les trajets en voiture de ses 2 000 salariés sur son site de Grenoble, Claude Tison, responsable du plan de déplacement d'entreprise (PDE), donne l'exemple et vient travailler en bicyclette électrique, « un vélo de fainéant » d'après lui. Le fabricant de composants électroniques a en effet lancé en 2000 un PDE baptisé« 4x4 alternatif » pour encourager l'utilisation des transports en commun et des véhicules propres. Ce plan contribue aussi à mobiliser les troupes autour d'un sujet consensuel : le respect de l'environnement. Seize mesures incitatives ont été adoptées, parmi lesquelles une prise en charge financière à hauteur de 60 à 80 % du titre de transport collectif. « Nous avons aussi fourni un kit de confort et de sécurité aux cyclistes et aménagé un garage à vélos avec douches, raconte Claude Tison. Pour éviter les allées et venues inutiles en centre-ville, nous avons équipé nos locaux de bornes Internet d'où les salariés accèdent à diverses administrations. Dans le même esprit, nous avons élargi les capacités de restauration en ouvrant une cafétéria en plus de notre cantine », énumère Claude Tison. Vingt automobilistes ayant opté pour une voiture au gaz ont aussi reçu une prime de 2 440 euros. Résultat : ST, qui espérait voir 50 % de ses salariés abandonner leur voiture en 2005, a atteint sa cible. Aujourd'hui, 987 d'entre eux utilisent un moyen de transport alternatif. Prochaine étape : le covoiturage.

La flotte de vélos renforcée

Sur le polygone scientifique de Grenoble, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), qui tient à son image d'entreprise « citoyenne », a pris modèle sur le groupe franco-italien et inauguré en juillet dernier son propre PDE. Objectif : ramener de 70 à 50 % le nombre d'automobilistes et réduire de moitié les déplacements motorisés à l'intérieur du CEA. « 4 000 personnes travaillent déjà sur notre site. Or, d'ici à deux ans, le projet Minatec [pôle d'innovation en micro et nanotechnologies] va se traduire par l'arrivée de milliers d'ingénieurs, d'étudiants et de chercheurs supplémentaires. Nos parkings risquent d'être saturés », explique Benoît Dupeyrat, directeur adjoint. Dès janvier 2002, un groupe de travail réunissant techniciens et représentants des salariés a planché sur le projet « accès-cible » et présenté une série d'actions. « La flotte de vélos de service a été renforcée et une zone piétonne couverte commence à être aménagée in situ. Nous remboursons aussi une partie des titres de transports en commun », résume Benoît Dupeyrat.

Dans les pas des pionniers, une poignée d'entreprises commencent à faire de leur accessibilité un ingrédient de politique sociale. « Les entreprises s'intéressent à la mobilité des salariés, surtout lors de déménagements ou de restructurations, observe Véronique Berthault, chargée de mission à l'Emif (Entreprise et mobilité en Ile-de-France), un GIE initié par la RATP et la CCIP. Les employeurs nous demandent d'étudier les conséquences du transfert sur leur personnel pour mettre en place des mesures d'aide comme le covoiturage ou une meilleure desserte en transports en commun. » En 2002, PSA et Generali ont fait appel aux services du GIE.

Auteur

  • Sarah Delattre