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Vie des entreprises

Le lent décollage de la jobrotation

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.09.2003 | A.-C. G.

Remplacer un ou plusieurs salariés partis en formation longue par un chômeur et permettre à ce dernier de s'insérer dans la vie professionnelle en le formant à son tour, telle est la méthode de la jobrotation, apparue au début des années 90 au Danemark. « En France, des expériences ont vu le jour sans toutefois s'imposer comme dans ce pays du Nord où près de 10 000 personnes sont concernées chaque année », explique Henri Le Marois, directeur général du cabinet-conseil E2I de Lille, qui suit le développement de la méthode dans l'Hexagone.

Dans le Nord, l'association Arras Emploi utilise la jobrotation avec une cinquantaine de petites entreprises du secteur du second œuvre du bâtiment. « Elles ont un fort besoin de recrutement mais aussi de formation de leurs salariés », explique Catherine Savary, directrice adjointe de l'association.

Dans le bassin d'emploi de Roubaix, cinq centres communaux d'action sociale (CCAS) se sont par ailleurs emparés du dispositif. Une quinzaine de demandeurs d'emploi entrent ainsi en jobrotation chaque année depuis trois ans. Ils remplacent les aides à domicile partis en formation ou en congé de validation des acquis de l'expérience et préparent dans le même temps le diplôme d'état d'auxiliaire de vie sociale (DEAVS).

Si sur le papier la méthode est séduisante, en pratique, le dispositif s'avère difficile à mettre en place, ce qui dissuade souvent les PME lorsqu'elles ne sont pas accompagnées. « Le frein principal est la complexité de l'ingénierie, reconnaît Henri Le Marois. Il faut trouver les financements, gérer les départs en formation, repérer les demandeurs d'emploi… »

Un gros travail d'ingénierie

De quoi décourager les petites sociétés. En revanche, à Arras comme à Roubaix, ce sont les Plie (plans locaux pour l'insertion et l'emploi) qui assurent ce travail d'ingénierie et d'accompagnement. « Une chargée de mission prend en charge toute la démarche pour le compte des entreprises. C'est elle qui contacte les organismes de formation, monte les dossiers auprès des Opca, aide au recrutement du remplaçant », énumère Catherine Savary, d'Arras Emploi.

Après trois ans d'effort, la méthode commence tout juste à entrer dans les mœurs des PME. L'association constate ainsi que certains remplaçants, embauchés depuis par l'entreprise, partent à leur tour en formation dans le cadre d'une jobrotation.

Auteur

  • A.-C. G.