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La VAE séduit les salariés, moins les entreprises

Dossier | publié le : 01.09.2003 | Anne-Cécile Geoffroy, Sarah Delattre

C'est parti ! La validation des acquis de l'expérience (VAE) est en train de se faire une place au soleil, à côté des filières classiques de la formation initiale et de la formation continue. Les demandes d'information sur ce dispositif instauré par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 explosent. Un engouement justifié car, avec la VAE, il est désormais possible de décrocher un diplôme, du CAP au DESS en passant par les titres du ministère du Travail et des établissements consulaires et les certificats de qualification professionnelle (CQP) des branches, sans retourner sur les bancs de l'école, en justifiant simplement de trois ans d'expérience professionnelle ou associative. En outre, tous les diplômes de l'enseignement professionnel sont concernés et non plus seulement ceux des ministères de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et de l'Agriculture.

Si les salariés ont vite compris l'intérêt de ce nouveau système de validation des acquis, les organismes valideurs semblent un peu dépassés. À l'Afpa, sur les 300 titres délivrés par le ministère du Travail, moins d'une centaine sont actuellement ouverts à la VAE. Idem dans les universités et les établissements consulaires, qui n'ont pas encore traduit l'ensemble de leurs diplômes dans un référentiel de compétences. Par ailleurs, les grandes écoles et certaines universités restent réfractaires à l'idée de développer la VAE, principalement par crainte de voir leurs diplômes dévalorisés. Du côté des entreprises, l'enthousiasme est également moins palpable. Certains groupes comme Air France, EDF, Veolia Environnement ou le Club Med qui utilisaient le précédent dispositif de validation des acquis professionnels (VAP) sont déjà convertis. Mais le gros des troupes, PME en tête, avance prudemment, notamment parce qu'elles craignent de ne plus maîtriser leur masse salariale face à des collaborateurs plus diplômés ! Pourtant les premiers retours d'expérience se révèlent très positifs. Revalorisation des métiers, fidélisation des salariés, mise en place d'une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, réactivation de la promotion sociale… les employeurs ont tout à y gagner. D'autant que la VAE pourrait permettre aux entreprises de mieux passer le cap difficile du choc démographique qui s'annonce à partir de 2005.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy, Sarah Delattre