Les femmes d'abord ! Tel pourrait être le nouveau slogan de l'Afpa qui s'est attaquée, depuis mars 2000, au dossier de la parité dans la formation professionnelle. En 2002, l'association accueillait 45 000 femmes au sein de ses formations, soit une femme pour deux hommes. Une disparité que l'Afpa cherche à gommer. L'idée étant de diversifier les filières offertes aux femmes et de les orienter vers des « métiers d'hommes ». Transport, bâtiment, électronique… l'Afpa a repéré huit secteurs en manque de main-d'œuvre. Et ça marche. En Bretagne, 163 femme sont participé en 2002 à une action de formation, dont 56 dans le bâtiment et 32 dans le transport et la logistique. L'Afpa de Rennes et l'Anpe ont aussi réussi à faire intégrer des femmes sur les chaînes de montage de Citroën. « Le centre Afpa de Magnanville, dans les Yvelines, forme des femmes au métier d'agent de fabrication industrielle, explique de son côté Marianne Bercéot, responsable du plan égalité hommes-femmes pour l'Ile-de-France. Certaines sont aujourd'hui en contrat de qualification adulte chez Renault. »
Reste qu'il peut être difficile pour une femme qui se voyait secrétaire de s'imaginer peintre en bâtiment ou agent de montage et de câblage électronique. « Nous travaillons en étroite collaboration avec l'association Retravailler, indique Marianne Bercéot. En Ile-de-France, nous proposons par exemple une action d'orientation gratuite sur trois mois à mi-temps qui débouche sur la réalisation d'un projet professionnel. Nous travaillons sur les stéréotypes de sexe pour dépasser les images toutes faites et nous leur faisons découvrir des métiers dits masculins par des stages. » Au Mans, une action baptisée FBI (« femmes dans le bâtiment et l'industrie ») a ainsi suscité des vocations. « Beaucoup de PME ont embauché des femmes peintres en bâtiment. Certaines ont aussi décidé de créer leur entreprise. Au point qu'on dénombrera bientôt plus de femmes que d'hommes dans ce métier », constate Brigitte Mansois, chef de projet égalité en Pays de la Loire.
À l'échelon national, d'ici à 2006, l'Afpa espère accueillir 5 000 femmes en formation dans les secteurs masculins. L'an dernier, 3 000 étaient engagées dans une formation, un chiffre en augmentation de 25 % par rapport à 2001. Des résultats encourageants à observer à l'aune de la conjoncture. Il sera intéressant de voir si les nouvelles recrues qui auront intégré des métiers d'hommes seront les premières débarquées et si les entreprises renoueront avec leurs habitudes de recrutement masculines.
