Le Crédit lyonnais joue « le bilan social individuel, le retour ». Après sept années d'absence, les 29 000 employés de la banque ont en effet reçu en juin dernier une nouvelle version remaniée du BSI, un bulletin de synthèse initialement lancé en 1989 et momentanément abandonné en 1995. En fonction de la situation de chaque salarié, le BSI, qui se présente sous la forme d'un simple dépliant, résume un certain nombre de données sociales.

Dans le rôle de l'acteur principal, Pierre Chaptal, chef de projet au département développement, innovation et stratégie, précise : « C'est au moment du passage du régime de retraite de branche au régime général que nous avons cessé d'envoyer les BSI. Nous avons décidé de recommencer l'année dernière car nous sommes désormais en mesure de réunir rapidement des données très complètes grâce à notre système d'information. Aujourd'hui, donc, chaque salarié sait comment se décompose sa rémunération fixe et variable. Il peut aussi faire le point sur son temps de travail annuel, le nombre de jours cumulés sur son compte épargne temps, le montant de sa participation et de sa prime d'intéressement, mais aussi sa couverture sociale en cas de maladie ou de décès et ses droits à la retraite. »

Au passage, l'entreprise en profite aussi pour sensibiliser les esprits au coût de la protection sociale et de la retraite. Il aura fallu trois mois de tâtonnements, une bonne dizaine de maquettes testées auprès d'une soixantaine de managers et d'employés pour aboutir à une version light, plus claire que la première. « La précédente était trop compliquée, la nouvelle version est plus synthétique », reconnaît Patrick Lichau, délégué CGT.

Remarqué en décembre dernier au baromètre des entreprises socialement responsables lancé par Hewitt-Mediasystem, le BSI est une pratique de management plébiscitée en interne. « Ce que j'apprécie le plus, c'est de pouvoir faire le point sur ma couverture sociale en cas de décès ou d'invalidité, raconte Christine Fabresse, responsable du développement RH. Avant de recevoir mon BSI, j'envisageais de contracter une assurance complémentaire pour mes enfants. Mais en le lisant je me suis rendu compte que j'étais déjà bien armée. »

Sur fond de rapprochement avec le Crédit agricole, le Lyonnais, qui connaît de profondes restructurations internes, a plus que jamais besoin de renforcer ses liens avec les salariés. « Avant, les informations étaient éparpillées un peu partout, les unes figuraient dans le bulletin de paie, les autres dans le relevé annuel d'épargne salariale. Au moins, avec le BSI, les salariés ont une vision globale de leur propre situation », résume Pierre Chaptal. Les organisations syndicales n'y trouvent rien à redire. « C'est le genre de document que les salariés conservent car il leur permet par exemple de mieux comprendre notre système de prévoyance, un peu complexe », reconnaît Patrick Lichau. Bientôt, le bilan social individuel (actuellement sur support papier) devrait être envoyé via l'intranet. Et, en marge des données individuelles, le prochain BSI devrait comporter des données sociales plus globales et des informations sur la formation.