Au pied de la montagne Sainte-Victoire, à quelques encablures de la technopole de Rousset (Bouches-du-Rhône), où se trouve l'un de ses sites de production les plus performants, STMicroelectronics, neuvième fabricant mondial de semi-conducteurs, vient d'inaugurer les nouveaux locaux de son université d'entreprise. Ce qui contribuera à accentuer l'effort que ce groupe industriel accorde à la formation. À l'origine de ST University (STU), Alain Dutheil, corporate vice-président et directeur général de la planification stratégique et des ressources humaines, ne manque d'ailleurs pas de rappeler le rôle pionnier du groupe : « En 1994, nous étions parmi les premiers à mettre en place une université d'entreprise en Europe. Notre croissance dépend aussi d'une culture commune. STU constitue un rouage essentiel pour maintenir cette prospérité. »

Le groupe, qui a réalisé un CA de 4,25 milliards de dollars en 1998, en hausse de 5,7 % par rapport à l'année précédente, est coté sur les places boursières de Paris, de Milan et de New York. « Nous ne formons pas des clones, mais nous offrons à des collaborateurs, cadres et ingénieurs internationaux, la même boîte à outils partout dans le monde », souligne Jean-Philippe Dauvin, directeur du groupe Éducation et Savoir. À ce jour, l'université d'entreprise a vu défiler plus de 7 000 collaborateurs (sur un total de 30 000), formés au management, à la stratégie, aux techniques, au travail en équipe et à la culture STMicroelectronics. Une politique qui a valu à l'entreprise de recevoir en avril dernier le prix d'excellence des universités d'entreprise, décerné par un cabinet américain dans la catégorie « Développement et mise en place de techniques marketing innovantes ».

Pour Jean-Claude Nataf, directeur de STU, cette reconnaissance provient entre autres de l'engagement de la direction : « 80 % de nos formateurs sont issus de l'entreprise. Trois cents ambassadeurs (experts et intervenants) ont suivi le processus de certification “ST forme ST” que nous avons mis en place. » STU a également voulu se démarquer des organismes de formation standards. « Nous opérons comme une microentreprise, poursuit Jean-Claude Nataf. Même si la formation n'est pas toujours tangible, nous la traitons comme un produit identifié, avec un plan marketing à cinq ans, un programme pédagogique, des thèmes définis, des objectifs et des ressources chiffrées. » STU possède ainsi un budget de fonctionnement annuel de 30 millions de francs et des critères d'évaluation.

STU a noué des partenariats avec des établissements d'enseignement supérieur (EAP, Esim, ENSPM, INPG, université d'Aix-Marseille, Politecnico di Milano, Insead…). Avec ces acteurs, STU a notamment initié un mastère spécialisé en technologie et management de la production en microélectronique accrédité par la Conférence des grandes écoles. Le programme, adapté aux entreprises du secteur, permet à des jeunes recrues, mais aussi à de plus anciens, de s'adapter à l'évolution ultra-rapide des semi-conducteurs. Outil marketing externe, STU a ouvert ses portes aux sociétés partenaires et fournisseuses du groupe. « Nous avons un rôle d'information à remplir, explique Alain Dutheil. Nous avons par exemple créé une formation destinée aux analystes financiers qui, en général, ignorent tout de notre secteur. »