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Vie des entreprises

Alternative à l'outsourcing

Vie des entreprises | CONSEIL ET INFORMATIQUE RH | publié le : 01.09.1999 | Sandrine Foulon

Une nouvelle start-up, Xchanging, fait le pari de transformer les services fonctionnels de grands groupes en entreprises commerciales autonomes.

David Andrews aurait pu continuer à couler des jours heureux chez Andersen Consulting, où il occupait le poste de président pour l'Europe de l'Ouest. Et pourtant ce quadra britannique, qui a notamment décroché il y a dix ans le premier grand contrat d'externalisation des services de comptabilité du pétrolier BP pour le compte du grand cabinet de conseil, a décidé de créer une start-up.

Implanté à Londres et en passe d'ouvrir un second bureau à Paris, Xchanging est déjà doté de 50 millions de dollars de fonds propres versés par General Atlantic, la principale société américaine de capital-risque spécialisée dans l'Internet. L'idée de David Andrews est de transformer les services fonctionnels des grands groupes en véritables entreprises. En d'autres termes, de « réveiller » l'administration des ventes, des achats, des RH, de la comptabilité et des finances, trop souvent considérés comme « la cinquième roue du carrosse ». « Pour opérer ces transformations, il faut une mentalité d'entrepreneur », confie-t-il.

Dès lors, le rôle de Xchanging est de jouer sur le comportement des équipes, de se focaliser sur les métiers, de mettre en place des formations, de créer un climat de confiance… tout en améliorant les processus, notamment via l'Internet, « un outil encore trop peu utilisé ». Il n'est pas question de faire table rase des systèmes d'information et autres PGI existants, mais tout simplement d'élaborer des superstructures plus efficaces. « Un back office bien géré compte près de 7 % d'erreurs, estime David Andrews. Notre objectif est de faire descendre la marge de défauts à près de zéro. » « Internet responsabilise les employés, explique Lili Matsuda, chargée de l'e-business chez Xchanging. Ils entrent eux-mêmes les données. Chez Harley Davidson, l'introduction d'un système Internet sécurisé au service des réclamations a ramené le taux d'erreurs de 30 % à 1 % et a réduit considérablement les délais. » « Désormais, on parle en année Web, qui correspond à un tiers de l'année calendaire », renchérit David Andrews.

Nouveau modèle

Pour remplir sa fonction de catalyseur, Xchanging est à la fois investisseur, manager et entrepreneur. Pour chaque partenariat signé avec le service fonctionnel d'un grand groupe, la start-up investit 10 millions de dollars et perçoit 25 % des bénéfices. « À la différence de l'externalisation, où l'entreprise coupe le cordon, la nouvelle société auxiliaire reste une filiale majoritaire de l'entreprise mère, qui garde par ailleurs la mainmise sur la stratégie », souligne le P-DG de Xchanging. Reste à « casser le moule », à trouver les infrastructures financières et légales qui vont permettre la souplesse souhaitée par la start-up. « Un grand contrat d'externalisation met jusqu'à deux ans pour être finalisé, avec des mois d'incertitude pour toutes les parties. Nous voulons une alliance plus naturelle, et surtout gagner en rapidité. La société commune doit voir le jour en moins de trois mois », poursuit David Andrews. Sur les rails, Xchanging, qui compte une équipe d'une dizaine d'experts, commence à démarcher le chaland. Son terrain de chasse : les grands groupes du monde de la finance, des télécoms et du pétrole.

Auteur

  • Sandrine Foulon