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Dossier

La revanche des diplômés de l'université

Dossier | publié le : 01.09.1999 | Valérie Lespez, Sandrine Pouverreau, Jean-Philippe Dubosc

On les croyait définitivement abonnés aux postes sous-qualifiés et mal rémunérés et contraints à une insertion professionnelle lente et douloureuse. Mais les diplômés de l'université profitent autant que leurs homologues issus des écoles de commerce et d'ingénieurs de l'embellie du marché du travail. Les SSII et les sociétés de télécommunications, en plein boom, s'arrachent les scientifiques, même généralistes. Les filières universitaires en commerce, marketing, ou banque-finance commencent à concurrencer les écoles de commerce. Car les entreprises sont souvent unanimes à reconnaître la solidité de leur formation. Et à apprécier les qualités que les étudiants développent pendant leurs études universitaires – la débrouillardise, l'autonomie, la persévérance, l'adaptabilité. Bien souvent, ces jeunes bénéficient du même salaire à l'embauche que les diplômés d'écoles et d'une progression de carrière identique.

Si les entreprises plébiscitent les universitaires, c'est aussi parce qu'elles contribuent de plus en plus à les former. Les diplômes professionnalisés (MSG, Miage, DESS…), conçus avec et pour elles, font la part belle aux stages et à un enseignement pratique et spécialisé. Un cocktail à l'origine du succès notamment des DESS – à condition de savoir faire le tri parmi les 1 400 formations arborant le label. Même les instituts universitaires professionnalisés (IUP), en dépit de leur jeune âge, rencontrent un intérêt grandissant. Certes, les littéraires et les étudiants en sciences humaines, a priori destinés à l'enseignement et à la fonction publique, sont moins recherchés. Mais, pour les diplômés qui ont des difficultés d'insertion, des dispositifs d'aide se mettent en place, des bureaux emploi se créent au cœur des universités, certains fonctionnant comme de véritables cabinets de recrutement.

Sensibilisés aux réalités du marché de l'emploi dès leur arrivée en fac, bien conseillés, dotés d'un CV mieux adapté aux exigences des entreprises grâce aux stages ou aux petits boulots, tous les étudiants sortis de l'université peuvent tirer leur épingle du jeu. En clair, les diplômés des écoles, jusqu'ici plutôt gâtés, n'ont qu'à bien se tenir. Sans compter que les universitaires, à force de grimper dans la hiérarchie des entreprises, pourront bientôt, eux aussi, privilégier leurs pairs…

Auteur

  • Valérie Lespez, Sandrine Pouverreau, Jean-Philippe Dubosc