Thierry Grange
Directeur de Grenoble École de management, anciennement Groupe ESC Grenoble
Pour trois raisons. Les écoles de management comme les écoles d'ingénieurs suivent de très près les besoins des entreprises internationales. Quand Renault part au Brésil et souhaite des actions de formation sur place, il faut pouvoir nouer des alliances avec des acteurs locaux. Nous avons, dès 1993, créé un réseau avec des universités de 12 pays méditerranéens (Liban, Syrie…) ou initié des partages de moyens et d'expériences avec des établissements de Pékin et Moscou… Ensuite, les frontières entre les différentes sciences dites molles (management) et dures (sciences) s'estompent. D'où les mariages entre écoles de commerce et d'ingénieurs. Nous avons noué des partenariats avec l'Institut national polytechnique de Grenoble (INPG) et Télécom Bretagne.
Nous avons des programmes communs et permettons à nos étudiants d'apprendre à travailler ensemble, mais aussi d'avoir accès aux deux diplômes. 10 à 15 % d'une promo seront concernés par cette possibilité. Pour des raisons financières, enfin. On vit plus longtemps en couple que célibataire !
Il ne reste rien de ces mouvements d'alliances consanguines qui réunissaient plusieurs écoles sous un label comme Avenir ou Alliance, motivées par les crises de recrutement que traversaient les écoles dans les années 95-96… La recherche de la masse critique est également un faux débat. D'ailleurs, la purge économique annoncée dès 1993 n'a pas eu lieu. Hormis le rapprochement de Tours et de Poitiers à travers l'Escem, il subsiste toujours quelque 25 écoles de management.
En plus du rapprochement entre écoles de management et d'ingénieurs, j'en distingue trois. La fusion, de type École des mines et École des ponts. L'intégration, qui consiste à s'associer avec des CFA pour assurer la formation sur toute la ligne, de bac – 4 à bac + 8… sur le modèle des établissements des chambres de commerce. Et l'alliance de circonstance pour partager de gros investissements, comme la mise en place de l'e-learning.