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Vie des entreprises

Stages en juste à temps pour les métallos

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.11.2002 | Sarah Delattre

L'UIMM développe des îlots de formation technique individualisée (Ifti), un concept créé il y a deux ans qui permet aux entreprises de réduire leurs coûts.

La formation revue et corrigée par l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) sera plus flexible et individualisée. Lancés il y a deux ans, les îlots de formation technique individualisée (Ifti) s'inscrivent dans cette logique. L'objectif affiché est de mieux répondre aux attentes des entreprises et des salariés en développant des formations à la carte. « Les technologies évoluant rapidement, les salariés doivent fréquemment réactualiser leurs connaissances. D'où la nécessité de se former en juste à temps individualisé », argumente Dominique de Calan, délégué général adjoint de l'UIMM.

Hébergés dans les CFAI (centres de formation d'apprentis de l'industrie) et Afpi (le réseau de formation de la chambre syndicale de la métallurgie), les Ifti sont conçus pour délivrer des cours de technologie dans les principaux métiers de la métallurgie (maintenance, soudage, chaudronnerie, productique, etc.). Les stagiaires s'exercent dans un premier temps sur ordinateur avant d'aborder les travaux pratiques en miniatelier. Au total, 4 000 salariés sont venus se perfectionner dans la centaine d'Ifti existants, ce qui équivaut à 3 200 heures de formation. Le montant des investissements initiaux, financé pour moitié par l'Opcaim, l'organisme paritaire collecteur de la métallurgie, se chiffre à une dizaine de millions d'euros.

Pour gagner en efficacité, l'UIMM, qui ferraille pour implanter ces centres de ressources à l'intérieur des entreprises, a industrialisé le processus de formation. L'entreprise définit ses besoins avec un conseiller Afpi, puis les salariés évaluent leur niveau avant de se lancer dans un parcours individualisé et balisé en fonction des objectifs à atteindre. À l'issue de leur stage, une habilitation ou un certificat de qualification professionnelle de la métallurgie (CQPM) valide leurs aptitudes.

Souplesse du libre-service

Avantage pour l'employeur ? En proposant des parcours sur mesure, les Ifti entraînent une réduction du temps et des coûts de formation. En témoigne Michel Henry, à la fois président de l'Afpi Poitou et directeur d'établissement de Dassault Aviation à Biard (Vienne), qui a envoyé quatre mécaniciens en formation. « En deux jours, nos salariés ont autant appris qu'en une semaine de formation classique. » Autre atout, fonctionnant en libre-service, les Ifti sont des outils extrêmement flexibles. « Alors que des stages interentreprises traditionnels imposent des dates qui ne répondent pas forcément à nos contraintes de production, les Ifti autorisent une plus grande souplesse », indique Claude Vallat, directeur général chez Gaz liquéfiés Industrie, à Civray (Vienne).

De leur côté, les salariés bénéficient de cours sur mesure, adaptés à leurs besoins. À raison d'un formateur pour six à dix personnes, les stages sont aussi bien encadrés. C'est en partie pour cette raison que les syndicats approuvent la philosophie des Ifti. « Les salariés peuvent y apprendre à leur rythme, confirme un responsable de la CGT. En revanche, nous veillons à ce que la formation s'exerce sur le temps de travail. » Avec des Ifti ouverts toute la journée et parfois le samedi, la formation hors temps de travail, souvent prônée par l'UIMM, pourrait s'avérer tentante.

Auteur

  • Sarah Delattre