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Coaching : il faut séparer le bon grain de l'ivraie

Dossier | publié le : 01.11.2002 | Sarah Delattre, Isabelle Moreau

En l'espace de quelques années, les entreprises françaises sont devenues littéralement accros du coaching. Davantage qu'un simple effet de mode, cet outil de management né outre-Atlantique est véritablement perçu comme un levier de transformation. Confrontés à des changements continuels d'organisation et à une intensification de leur travail, les salariés, en particulier les cadres, sont soumis à des contraintes d'efficacité de plus en plus élevées. Dans ce contexte, le coaching, qui consiste à accompagner un individu dans sa démarche pour atteindre un objectif précis, permet de booster en douceur des cadres surmenés. Loin de se comporter en gourous, les coachs interviennent dans des situations concrètes pour épauler un manager dans la prise d'une nouvelle fonction, développer son leadership, l'aider à mieux négocier avec un client, voire plus simplement à animer des réunions avec ses troupes. La consécration pour ces intervenants atypiques, ni conseillers ni formateurs, c'est de coacher un chef d'entreprise et de l'accompagner dans sa réflexion. Mais le véritable boom du marché du coaching, dont le chiffre d'affaires, d'après la Société française de coaching (SFC), devrait avoisiner les 450 millions d'euros en 2005, est largement lié aux besoins de l'encadrement intermédiaire.

Ce rapide développement n'est pas sans poser de problèmes de méthodologie et d'éthique. Attirés par cette nouvelle activité, des consultants, des cabinets en ressources humaines ou des cadres en reconversion n'ont pas hésité à s'autoproclamer coachs. Inquiète des dérapages possibles, la profession tente actuellement de se structurer en édictant des chartes de déontologie. En France, la SFC, forte de 450 adhérents, a ainsi créé son propre label. Outre le respect absolu du secret professionnel, elle demande notamment à ses coachs de se faire eux-mêmes coacher par leurs pairs. La multiplication des formations devrait aussi contribuer à professionnaliser ce nouveau métier. Par prudence, mais aussi par souci d'économie, un certain nombre d'entreprises privilégient les coachs internes. Mais les grands groupes ne s'en laissent plus compter. Ceux qui, comme Renault ou EDF, ont intégré le coaching dans leur stratégie RH, trient leurs coachs sur le volet et imposent un débriefing à chaque fin de séance !

Auteur

  • Sarah Delattre, Isabelle Moreau