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Vie des entreprises

Une charte des cadres chez Keolis

Vie des entreprises | CONSEIL ET MANAGEMENT | publié le : 01.10.2002 | Sarah Delattre

L'opérateur privé de transport de voyageurs a harmonisé le statut de ses cadres, en concertation avec les partenaires sociaux.

Keolis, premier opérateur privé de transport en commun de voyageurs – il gère plus de 10 000 bus, 39 kilomètres de lignes de tramway et détient 40 % du marché national –, se forge de nouvelles valeurs. Né en avril 2001 de la fusion entre Via GTI et Cariane, le groupe, filiale de la SNCF, a rapidement voulu clarifier les statuts et les pratiques de gestion de carrière de ses cadres. Résultat : en février 2002, la direction et deux syndicats, la CFDT et la CFE-CGC, ont signé une charte énonçant les droits et les devoirs des cols blancs.

Fortement décentralisé, Keolis vise ainsi à uniformiser sa politique managériale dans les 88 réseaux urbains qu'il exploite dans l'Hexagone. En édictant un certain nombre de règles, le groupe espère également attirer des jeunes candidats. « Lors du rapprochement, les syndicats avaient réclamé une harmonisation des deux conventions collectives. En retour, la direction nous a proposé d'élaborer cet accord », précise Guy Le Roux, délégué syndical CFDT de l'entreprise.

En 39 articles et 17 pages, l'accord rappelle ainsi les valeurs du groupe, les principes d'encadrement et le statut des cadres. Le premier article, par exemple, formalise la gestion des compétences et l'usage de l'entretien individuel d'évaluation. Le deuxième, plus pratique, s'attarde sur le système de rémunération, fait le point sur les indemnités de licenciement ou la formation. Moins banal, Keolis rappelle son attachement à la lutte contre les discriminations et à l'égalité entre hommes et femmes.

En contrepartie, le transporteur exige de ses cadres une mobilité totale. « La charte n'est pas un simple gadget, mais un élément fondateur de la politique de ressources humaines du groupe », se félicite Claude Delaigue, le DRH. Aujourd'hui, elle s'applique automatiquement aux cadres sous contrat Keolis et à tous les nouveaux embauchés. En revanche, les managers dépendant des filiales sont libres de se plier ou non à ces nouvelles règles du jeu.

Une démarche participative

Au total, sur 23 000 salariés, un millier de cadres et d'agents de maîtrise (au niveau le plus élevé) sont concernés. Les partenaires sociaux ont planché avec certains d'entre eux pendant plus d'un an avant d'aboutir à ce texte. « Sous la houlette d'un comité de pilotage, 90 personnes se sont réunies pour réfléchir les uns à la mobilité géographique, les autres au développement des compétences ou à la politique de rémunération », témoigne Claude Delaigue. Une démarche participative appréciée des syndicats. « Ces travaux ont vraiment nourri les négociations », confirme Guy Le Roux.

Pour éviter que l'accord ne demeure lettre morte, les partenaires sociaux ont promis de se revoir prochainement. « Nous avons établi un plan d'action qui s'étend jusqu'en 2004, explique Guy Le Roux. D'ici à la fin de l'année, nous allons travailler à la mise en place d'un plan d'épargne retraite et réfléchir à une meilleure gestion des fins de carrière. » Par ailleurs, début 2003, l'encadrement intermédiaire (agents de maîtrise et techniciens) devrait bénéficier de sa propre charte. Mais l'armée de conducteurs de bus et de tramway n'est pour l'heure pas concernée. Une situation qui pourrait, à la longue, susciter des frustrations en interne.

Auteur

  • Sarah Delattre