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Formation en langues : encore un effort !

Dossier | publié le : 01.09.2002 | Éric Béal, Sarah Delattre, Anne-Cécile Geoffroy

Hors l'anglais, point de salut. Chez Alcatel, comme dans un certain nombre d'autres grandes entreprises « françaises », tous les documents internes sont dorénavant rédigés dans la langue de Shakespeare, utilisée aussi lors des réunions multinationales et autres visioconférences. Dans tous ces groupes, on exige des salariés un bon niveau de langues étrangères, quand ce n'est pas l'anglais courant. Et, outre les grands classiques, comme l'espagnol, l'allemand ou l'italien, on apprécie de plus en plus les CV affichant une connaissance du russe, voire du japonais ou de l'arabe. Tous les secteurs sont concernés, des leaders informatiques, qui ont depuis toujours joué la carte du multiculturalisme, aux banques qui s'internationalisent, en passant par les ténors de l'industrie qui, à force de fusions, finissent par ressembler à des tours de Babel. Les cadres et ingénieurs ne sont plus les seuls à devoir communiquer en anglais ; techniciens, agents de maîtrise ou assistantes doivent pouvoir réaliser des opérations courantes telles que la lecture d'une documentation ou l'accueil d'un client étranger. Quant aux cadres non bilingues, ils risquent fort de se retrouver bloqués dans leur évolution de carrière.

Mais, pour répondre à ces besoins accrus, encore faut-il que les entreprises y mettent les moyens. Or les budgets consacrés à l'apprentissage des langues restent plutôt stables. Les organismes de formation qui, en 2000, réalisaient 15 % de leur chiffre d'affaires sur ce créneau, ne constatent toujours pas d'envolée du marché. En revanche, dans le souci de rationaliser les coûts, les entreprises recherchent l'efficacité maximale. Résultat, les formations générales n'ont plus la cote. Les employeurs privilégient les formations courtes, ciblées sur les besoins professionnels du salarié. Les parcours se sont aussi individualisés et allient plusieurs méthodes d'apprentissage, des traditionnels cours en salle aux stages intensifs dans des pays anglophones en passant par l'utilisation du CD-ROM ou de l'e-learning. Cette dernière méthode permet à l'entreprise de réaliser des économies d'échelle non négligeables, mais ne suscite pas toujours l'adhésion du salarié. Que les associations de défense de la langue française se rassurent néanmoins : l'apprentissage du français en tant que langue étrangère n'a jamais eu autant de succès !

Auteur

  • Éric Béal, Sarah Delattre, Anne-Cécile Geoffroy