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Vie des entreprises

Les beaux jours du management de transition

Vie des entreprises | CONSEIL ET MANAGEMENT | publié le : 01.06.2002 | Anne-Cécile Geoffroy

Intervenant la plupart du temps lors de restructurations, ces managers de haut vol peuvent aussi accompagner les entreprises dans le développement de leurs activités.

Ne parlez pas de cadres intérimaires, mais de managers de transition ! Restructuration drastique, implantation d'une filiale à l'étranger, introduction en Bourse, fusion, acquisition… Les missions qui sont confiées à ces managers atypiques tiennent souvent de l'opération commando. « Nos clients ne nous appellent pas pour gérer le quotidien, assure Alain Bossard, directeur général de Dirigeants et Investisseurs. Nous intervenons dans les moments forts souvent pour passer un cap difficile. » Des services payés au prix fort : alors que les salaires des cadres supérieurs en intérim avoisinent les 40 000 euros, les rémunérations des managers de transition frisent les 100 000 euros par an.

Depuis quatre ans, cette nouvelle race de dirigeants d'entreprise connaît un succès grandissant. Très en vogue dans les pays anglo-saxons et dans le nord de l'Europe, le management de transition se développe fortement en France. Une étude du cabinet Ernst & Young, réalisée en septembre 2001, soulignait que si peu d'entreprises françaises y avaient déjà eu recours (11 % des entreprises interrogées), 85 % d'entre elles le jugeaient comme un outil d'avenir pour le management. « Depuis 1991, nous travaillons de plus en plus pour des sociétés françaises, constate Michel Chevalier, l'un des cinq dirigeants du cabinet EIM (Executive Interim Management). Au début, nous intervenions principalement pour le compte d'entreprises étrangères qui s'implantaient dans l'Hexagone ou pour des entreprises françaises désireuses d'ouvrir une filiale à l'étranger. » Alain Bossard, de Dirigeants et Investisseurs, assure avoir convaincu ses clients de les accompagner dans des opérations de développement d'activités et plus seulement à l'occasion de restructurations.

Une croissance à deux chiffres

En France, les acteurs sont de plus en plus nombreux à se disputer ce marché de niche qui enregistre des taux de croissance à deux chiffres (20 à 30 % selon les spécialistes). Au total, une dizaine d'entreprises placent ces managers de haut vol au chevet des entreprises. Dirigeants et Investisseurs et le cabinet EIM ont été les pionniers. Depuis, le chasseur de têtes Boyden a créé la filiale Boyden Interim Executive en 1998 et vient d'ouvrir un premier bureau à Lyon. Le cabinet de recrutement Michael Page s'est également doté d'une structure similaire en 1994, Page Interim.

« Aujourd'hui, nous disposons d'une garde rapprochée de 150 managers, explique Gérard Fournier, le directeur général de Boyden Interim Management. Nous réalisons environ 60 missions par an auprès de directions générales, de directions financières ou encore dans les ressources humaines. » De son côté, EIM annonce 80 missions annuelles pour une équipe de 60 managers de transition. En dehors de ces spécialistes réputés du management de transition, d'autres intervenants comme les entreprises de travail temporaire (Adecco, Kelly Services ou encore Expectra) investissent le créneau en proposant des missions de moindre envergure.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy