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Démarrage timide pour l'université

Dossier | publié le : 01.04.2002 | A.-C. G.

Parmi les acteurs traditionnels de la formation, les établissements universitaires arrivent lentement mais sûrement sur le marché de l'« e-learning ». Reste que les premiers campus sont modestes et n'attirent pas encore les foules.

Une petite dizaine de campus numériques, sortis tout droit des cartons des universités, ont vu le jour en 2001. Il s'agit, notamment, de Canege (pour campus numérique en économie et gestion), porté par un consortium de six universités (Dauphine, Nice-Sophia-Antipolis, Grenoble II, Nancy II, Paris XI et l'IAE de Paris) et par le Cned ; de Codes (pour campus ouvert en droit, éthique et société), piloté par l'université de Nantes, en partenariat avec celles de Paris II, Paris X et Paris XII ; de Campu sciences, ouvert par Paris VI, cinq universités de province et le Cned ; d'IUT en ligne, créé par le réseau des IUT ; ou encore de Greco (pour Grenoble campus ouvert), créé par trois universités grenobloises et l'INPG. Ces toutes premières réalisations universitaires en matière d'e-formation s'inscrivent dans la suite logique des deux appels d'offres lancés par le ministère de l'Éducation nationale en 2000 et 2001 pour inciter les universités à se lancer dans des opérations concrètes et, surtout, les aider à les financer. Au total, le ministère aura déboursé quelque 11 millions d'euros. Reste que ces premières plates-formes de formation en ligne sont encore modestes.

Les établissements proposent au maximum la préparation en ligne de deux ou trois diplômes, parfois quelques modules seulement, et attirent encore peu de monde. Canege propose à l'heure actuelle trois diplômes en ligne : une maîtrise de sciences de gestion et un DESS CAAE (certificat d'aptitude à l'administration des entreprises) en formation continue, auquel s'ajoute un Deug d'économie et gestion en formation initiale.

Trop onéreux pour les étudiants

Lors de son lancement, Canege n'a inscrit que 70 étudiants sur les trois diplômes. « En formation continue, nous ne voulions pas attirer plus d'une cinquantaine d'étudiants la première année, explique Michel Armatte, le chef du projet. Sur le Deug, nous avons été moins bons. Mais le public de formation initiale est beaucoup plus difficile à cibler. » Surtout, l'inscription au Deug s'est révélée très onéreuse (1 981 euros par an) pour des étudiants habitués à débourser environ 300 euros pour une inscription à l'université. Le consortium se donne trois ans pour roder le système et apprendre à gérer un campus numérique.

Dans ce paysage universitaire du numérique, l'Institut d'administration des entreprises de Caen semble pour le moment l'établissement le plus en pointe. Roulant en solitaire, il peut se vanter aujourd'hui d'accueillir sur son campus en ligne 600 stagiaires en formation initiale ou continue à travers le monde. L'an dernier, 320 stagiaires s'y étaient déjà inscrits. L'IAE propose sur le Web une capacité en gestion des entreprises et un diplôme universitaire d'adjoint de direction. « D'ici à la fin de l'année, nous devrions ouvrir un DESS CAAE et un MBA sur les mutations technologiques et les compétences avec plusieurs partenaires académiques », annonce Olivier Lamirault, responsable du développement. Recette de l'IAE : l'instauration d'une multitude de partenariats avec des établissements d'enseignement d'Afrique francophone mais aussi de pays de l'Est, comme la Roumanie et l'Albanie. Ces partenaires constituent d'efficaces relais pour cet institut universitaire qui se charge de former leurs enseignants au tutorat.

Auteur

  • A.-C. G.