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Vie des entreprises

Les nouveaux profils du portage

Vie des entreprises | CONSEILS ET MANAGEMENT | publié le : 01.03.2002 | Anne-Cécile Geoffroy

Les femmes, les jeunes cadres et les adeptes du multiemploi font partie des nouveaux publics des sociétés de portage.

Si, à l'origine, une majorité de cadres supérieurs licenciés à deux doigts de la retraite formait le gros des troupes des entreprises de portage salarial, aujourd'hui la clientèle a changé. Cette nouvelle formule de travail, apparue au début des années 80, à mi-chemin entre le statut de salarié et celui d'indépendant, séduit de plus en plus de cadres. « Nous bénéficions des effets de la généralisation des 35 heures et surtout d'une aspiration forte des cadres à plus d'autonomie dans le travail. Du coup, certains cadres optent pour le multiemploi, sans pour autant quitter le statut de salarié, mais sans non plus devenir indépendants », constate Gilles Guilhaume, président d'Ad'missions, une société de portage implantée à Paris, Lille, Nantes, Lyon et Toulouse. Parmi ces nouveaux adeptes, les femmes ne sont pas en reste. « Elles constituent en gros la moitié des consultants qui adhèrent à la société, estime Liliane Hénon, directrice d'Alternative. Elles veulent gagner en indépendance par rapport à leur vie familiale, sans pour autant renoncer à élever leurs enfants. » Chez Ad'missions, le rapport est quasiment identique, puisque les femmes représentent 43,4 % des salariés indépendants. Dans la catégorie des moins de 45 ans, elles sont même plus nombreuses que les hommes. « Si l'on se base sur les chiffres de l'Apec, on ne compte que 29 % de femmes cadres en France. Le portage constitue donc un tremplin social pour les femmes », analyse Gilles Guilhaume.

Un sas vers la création d'entreprise

Autre évolution, les créateurs d'entreprise sont de plus en plus nombreux à passer par le portage plutôt que de se lancer tête baissée dans l'aventure. « Le portage est un sas vers la création. L'occasion de tester un produit, un marché », explique Gilles Guilhaume. Chez Ad'missions, 20 % ont franchi le pas depuis 1997. « Pendant un an et demi, j'ai pu ainsi trouver des clients et savoir si cette autonomie me convenait, indique Patrick Lamadieu, P-DG d'une entreprise spécialisée dans la sécurité des télécommunications. Les jeunes, enfin, viennent renforcer les viviers des entreprises de portage, qui assistent à un rééquilibrage des tranches d'âge. « Ils ont souvent vu leurs parents subir un ou des plans sociaux. Ils ont une confiance toute relative dans l'entreprise et préfèrent compter sur eux-mêmes », analyse Liliane Hénon, d'Alternative.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy